Accueil | Police-Justice | Tribunal de Metz : des passes tarifées au prix du sexe et du vol

Tribunal de Metz : des passes tarifées au prix du sexe et du vol


Les deux femmes de 35 et 29 ans ont dû justifier leurs actes devant le TGI pour des vols et des escroqueries commis en récidive. (photo: le Républicain Lorrain)

Laetitia et Anne-Sophie s’aiment et étaient parties pour vivre ensemble dans un appartement. Les deux femmes de 35 et 29 ans doivent reporter leur projet depuis leur passage devant le TGI pour des vols et des escroqueries commis en récidive pour se sortir de leur galère financière. Des délits qui leur sont revenus dans la figure après les mauvais coups faits à Jacques, Philippe et Gilles.

Ils ne se connaissaient pas, mais se sont tous adressés à la police pour des déboires financiers. Le premier a vu de gros trous sur son compte entre août et septembre 2016 par l’encaissement de chèques qu’il n’avait pas signés. Le second ne parvenait plus à remettre la main sur sa carte de crédit envolée en juin 2017 en même temps que son portefeuille et les 300 € qu’il contenait.

Le troisième s’en sort le mieux. Son chéquier entier a disparu, mais aucune somme ne lui a été prélevée. L’affaire ne lui a coûté que les 40 € de la passe qu’il a eue avec Anne-Sophie. Il ignore à ce moment qu’elle est le nœud des vols et/ou des escroqueries subies par les trois hommes qui ont bénéficié de ses relations sexuelles tarifées.

La police ne le sait pas encore non plus et n’établit pas de rapport entre ces affaires jusqu’à la visite de Virginie qui vient se plaindre des magouilles d’Anne-Sophie. La prostituée occasionnelle requérait les services de la plaignante pour encaisser les chèques volés à Jacques.

Contre une commission de 150 €, Virginie a déposé cinq chèques à sa banque pour un montant de 3 643 € inscrit de la main d’Anne-Sophie. Mais à être ainsi un peu trop généreuse avec les chiffres elle a pompé toutes les provisions et la complice n’a pu lui remettre que 2 000 €.

Les infractions de Laetitia ne se soldent que par des échecs. Elle a tenté des achats sur internet avec la carte de Philippe sans qu’ils aboutissent et a essayé d’arracher 140 € à une dame qui venait de les retirer d’un distributeur.

Pour solde de tout compte, le parquet requiert 9 mois ferme et le mandat de dépôt pour les deux femmes. Le dossier ne vaut pas cette peine intégralement ferme pour la défense de Me Alexandre Bernard qui plaide pour une sanction mixte avec une large part de sursis avec mise à l’épreuve.

Se vendre et courir après l’argent comme ses clientes l’ont fait pour payer le loyer et les courses, « c’est triste d’en arriver là pour essayer de survivre », estime le conseil qui en passant taille une petite croupière à Virginie.

La complice apparaît comme partie civile alors qu’elle aurait dû accompagner ses clientes à la barre. Elle est un brin gonflée de demander des réparations après avoir été commissionnée pour encaisser « des chèques dont elle n’a jamais interrogé l’origine ».

Le tribunal écarte l’idée d’une peine mixte, mais entend la défense en réduisant le quantum à 6 mois ferme avec mandat de dépôt pour les deux et en déboutant la partie civile de Virginie.

Le Républicain Lorrain/ Frédéric CLAUSSE.