Jacqueline Jacob, mise en examen en juin avec son époux Marcel pour l’enlèvement et la séquestration suivis de la mort de son petit-neveu Grégory en 1984, a défendu vendredi devant la juge d’instruction un « alibi inattaquable », selon ses avocats.
« Jacqueline Jacob a un alibi inattaquable pour le jour des faits (…) c’est le point essentiel de ce dossier », a martelé Me Frédéric Berna, l’un de ses conseils, à la sortie de l’interrogatoire ajoutant que sa cliente était avec son mari « au travail le 16 octobre (1984) de 14h30 heures à 21 heures ». Jacqueline Jacob, qui avait invoqué son droit au silence en juin en garde à vue devant les gendarmes comme devant la magistrate chargée du dossier, a été entendue pour la première fois depuis cinq mois vendredi après-midi.
« Jacqueline Jacob a répondu à l’intégralité des questions qui lui étaient posées », a indiqué Me Berna, précisant que « d’autres auditions » étaient à prévoir. « Ce dossier est titanesque, on ne peut pas tout faire en une après-midi avec une femme qui a 73 ans, pour elle c’est très éprouvant », a-t-il justifié.
Les époux Jacob – grand-oncle et grande-tante du garçonnet – sont soupçonnés d’avoir été les « corbeaux » de l’affaire, auteurs de plusieurs lettres anonymes très bien renseignées, et d’être impliqués dans le rapt et la mort de Grégory, dans le cadre d’un « acte collectif » qu’ils contestent. L’arrestation des Jacob, jamais inquiétés auparavant, avait relancé cette affaire qui reste un mystère depuis la mort du petit garçon de 4 ans, retrouvé pieds et poings liés dans les eaux de la Vologne.
Brièvement écroués en juin, ils ont depuis l’obligation de résider séparément et loin de leur domicile situé dans les Vosges. Jacqueline Jacob espère désormais pouvoir rentrer chez elle : une demande sera examinée lundi par la chambre de l’instruction de Dijon qui a refusé, fin octobre, de modifier le contrôle judiciaire du couple, évoquant notamment un risque de concertation. Marcel Jacob, dont une première audition a été reportée, doit quant à lui être entendu le 4 décembre, avant de demander à son tour une modification de son contrôle judiciaire.
Le Quotidien/AFP