Nouvelles accusations contre Harvey Weinstein et Kevin Spacey mais aussi le cinéaste Brett Ratner, l’acteur Dustin Hoffman… Le grand nettoyage démarré il y a un mois sur les violences sexuelles s’accélère à Hollywood et ailleurs.
Les actrices Natasha Henstridge et Olivia Munn ainsi que quatre autres femmes accusent le cinéaste vedette Brett Ratner, réalisateur des blockbusters Rush Hour et X-Men : L’affrontement final de violences sexuelles, selon le Los Angeles Times mercredi. Natasha Henstridge (La Mutante), affirme qu’il l’a forcée à lui faire une fellation alors qu’elle était encore mannequin et âgée seulement de 19 ans à New York. Brett Ratner, qui réalisait alors des vidéos musicales, lui « a tordu le bras » et « s’est imposé physiquement », a déclaré l’actrice reconnaissant que, de guerre lasse, elle avait cédé.
Olivia Munn, qui a joué dans la série télévisée The Newsroom, a pour sa part affirmé au quotidien que le réalisateur s’était masturbé devant elle quand elle était sur le plateau de Coup d’éclat. Le cinéaste et son avocat Martin Singer ont rejeté toutes ces accusations. Ils ont déposé une plainte en diffamation contre une autre accusatrice, Mélanie Kohler, et d’autres personnes non citées. « Ceci est une procédure en diffamation contre les accusations délibérément fausses et malfaisantes selon lesquelles le plaignant a violé l’accusée il y a environ douze ans », indique la plainte.
D’après le Los Angeles Times, le studio Warner Bros rompt ses relations avec la société de production de Ratner à la suite des multiples accusations qui viennent d’émerger. Un porte-parole de Warner Bros s’est refusé à tout commentaire.
Après Kevin Spacey, Dustin Hoffman
« Je soutiens Olivia Munn et Nathasha Enstridge et toutes les autres qui ont osé parler pour cet article », a renchéri Ashley Judd sur Twitter. Elle est l’une des premières à avoir parlé dans l’article du New York Times ayant révélé les abus d’Harvey Weinstein, accusé par quelque 80 femmes, dont des stars comme Gwyneth Paltrow, Angelina Jolie et Lea Seydoux, de harcèlement, d’agressions sexuelles et parfois de viol. Le producteur, l’un des plus influents de Hollywood devenu paria, a été forcé de démissionner de sa société. Des enquêtes contre lui sont en cours à Londres, New York et Los Angeles. D’après le Hollywood Reporter, une actrice anonyme a entamé une procédure judiciaire contre Weinstein et le studio Disney – qui a racheté sa maison de production Miramax – pour dénoncer des agressions sexuelles du début des années 2000.
La police de Beverly Hills a indiqué mardi enquêter également sur le producteur ainsi que sur le réalisateur James Toback, accusé par plus de 200 femmes de harcèlement ou agressions sexuelles. Il nie lui aussi ces accusations. Autre idole hollywoodienne déboulonnée : l’acteur vedette Kevin Spacey mis en cause par l’acteur Anthony Rapp qui affirme qu’il s’était jeté sur lui lors d’une soirée alors qu’il n’avait que 14 ans, a fait l’objet de nouvelles accusations. Le réalisateur Tony Montana a raconté au site internet Radar Online que Spacey, lors d’une soirée dans un bar en 2003, lui a « attrapé tout le paquet » puis l’a suivi aux toilettes après qu’il se soit dégagé. Le comédien mexicain Roberto Cavazos raconte sur Facebook avoir eu « plusieurs rencontres désagréables avec Spacey qui frôlent le harcèlement » et précise : « nous sommes beaucoup à avoir une anecdote sur Kevin Spacey ». Le tournage de la saison six de la série phare de Netflix House of Cards a été interrompu dans la foulée des allégations contre son interprète vedette.
Autre monument hollywoodien montré du doigt : dans un édito au Hollywood Reporter, l’écrivaine Anna Graham Hunter a accusé Dustin Hoffman – l’un des plus grands acteurs américains aujourd’hui âgé de 80 ans – de lui avoir mis la main aux fesses à de nombreuses reprises et de lui avoir tenu des propos chargés sexuellement alors qu’elle n’avait que 17 ans.
L’onde de choc Weinstein ne cesse de s’étendre bien au-delà de Hollywood. Des milliers de femmes politiques ou de l’art contemporain ont ainsi signé des lettres ouvertes pour dénoncer des abus de pouvoir et violences sexuelles.
Le Quotidien/AFP