Le ministère néerlandais de la Défense a annoncé jeudi qu’une enquête était en cours après que des soldats eurent révélé dans la presse avoir été victimes de harcèlement, maltraitance, coups et blessures et d’un viol au sein de l’armée.
Trois soldats disent avoir quitté en 2014 leur unité de Schaarsbergen, dans la municipalité d’Arnhem (ouest des Pays-Bas), après y avoir été victimes de méfaits commis par des sous-officiers, a indiqué jeudi le journal néerlandais de référence De Volkskrant à qui ils se sont confiés. Un d’eux, qui a récemment fait une tentative de suicide, a porté plainte voici deux semaines auprès de la police militaire pour coups et blessures, maltraitance, harcèlement, usage et trafic de drogue, vol de munitions et port d’armes interdit de militaires dans la caserne, d’après le quotidien.
La police militaire a ensuite lancé une enquête pénale. Parmi les sévices subis, le journal fait état du fait que des supérieurs urinaient « systématiquement » sur un des soldats et d’un viol digital avec un gant en latex. La défense a sanctionné quatre militaires qui ont été démis de leurs fonctions et transférés et qui ont reçu « un message officiel négatif », selon De Volkskrant. « Il importe beaucoup à la défense d’offrir aux collègues le soutien dont ils ont besoin », a déclaré la secrétaire d’État en charge de la Défense Barbara Visser, se disant « choquée » par ces révélations.
Nombreux signalements depuis quatre ans
La Défense a lancé un appel demandant aux militaires et citoyens de signaler tout abus et de porter plainte pour tout fait punissable auprès de la police militaire. « La discrimination, l’intimidation ou tout comportement dépassant les limites sont aussi totalement inadmissibles et ne correspondent pas à l’armée », a ajouté Barbara Visser, citée dans un communiqué.
Alors que certains sévices avaient lieu lors de rites d’initiation des nouvelles recrues, les syndicats militaires ont appelé jeudi à leur suppression. « J’ai eu affaire à trop d’incidents ces dernières années qui tournent simplement mal », a expliqué Jean Debie, président du VBM, à la radio publique NOS Radio 1. Mais pour le commandant de l’Armée de terre Leo Beulen, qui a condamné les méfaits subis par les trois soldats, ces rites sont « effectués sous contrôle et décrits à l’avance ». « Cela n’a rien à voir avec de l’humiliation », a-t-il affirmé, cité sur le site de la NOS.
Par ailleurs, le ministère de la Défense avait reconnu récemment avoir reçu des dizaines de signalements d’agressions sexuelles depuis 2013, a rappelé De Volkskrant.
Le Quotidien/AFP