Le corps des sapeurs-pompiers SaDiff organisait ce week-end une journée pour ses jeunes âgés de 8 à 15 ans. Encasernés au Scheierhaff, les stagiaires ont pu vivre une série d’épreuves authentiques.
Une cave inondée, un chat sur un arbre, une porte à débloquer, une voiture en feu… Pendant 24 heures ce week-end, les jeunes sapeurs-pompiers de Sanem et Differdange ont vécu au rythme des pompiers professionnels à travers plusieurs exercices et incendies simulés. Ils racontent.
Il était autour de 1 h 30 cette nuit. Je venais tout juste de m’endormir quand la sirène a retenti. Avant de quitter le dortoir, j’ai réveillé ceux autour de moi qui dormaient encore et j’ai couru en bas. On s’est emparés de notre équipement et notre appareil radio et on a rejoint notre chef. C’est là qu’on nous a annoncé qu’une prairie près du château de Sanem brûlait.» Comme Loïc (15 ans), une vingtaine d’autres enfants ont participé ce week-end au stage organisé au centre d’incendie et de secours de Soleuvre afin de réaliser des interventions grandeur nature. «On était sept dans notre groupe. On a mis environ une heure à maîtriser les flammes», poursuit Loïc, le chef du groupe 2. Au total quatre groupes se sont réparti les différentes tâches.
Le groupe 4 a été sorti du lit à 5 h 30. «On nous a informés qu’une personne était blessée dans un immeuble. Je crois que c’était à Lasauvage… Notre intervention a duré près d’une heure», raconte Alian (15 ans), un jeune soldat du feu plein d’enthousiasme. «Ce week-end nous a vraiment bien plu. Nous avons vu ce qui se passe au quotidien dans une caserne de pompiers», confirme Loïc, qui depuis sept ans est membre du corps. Les deux jeunes sapeurs-pompiers de Sanem participaient pour la première fois à ce week-end.
Le stage n’a pas seulement réuni des garçons. Dans le hall de la caserne, nous croisons Amy (14 ans) avec son casque prête pour la prochaine intervention. La jeune fille de Sanem fait partie depuis six ans de l’équipe de pompiers dans sa commune. Elle ne risque pas d’oublier de sitôt l’intervention survenue en pleine nuit : «On a vite dû s’équiper.»
«Un appel même quand on est aux toilettes»
«Un appel peut arriver à tout moment, quand on est au lit ou aux toilettes», précise Amy. Alors que ces 24 dernières heures les interventions se sont enchaînées pour elle et son équipe, l’une l’a particulièrement marquée : «L’intervention où on a dû pénétrer avec une protection respiratoire dans une maison près de l’école Fousbann à Differdange et vérifier s’il y avait une fuite de gaz et des victimes.»
Hier à midi, c’était l’heure de prendre des forces. Parents et familles étaient invités pour le repas dans la caserne au Scheierhaff quand tout à coup la sirène retentit de nouveau. Sur l’écran de la centrale s’affiche le message suivant : «Accident de voitures avec deux voitures et un vélo. Trois blessés. Voiture en feu.» Les jeunes stagiaires ne perdent pas une seconde et enfilent leur veste, casque et chaussures… et enfin prennent place dans leurs camions respectifs.
Trois civières, une minerve et des lances
Entretemps, les parents et familles ont repéré le lieu de l’accident (simulé) dans la cour de la caserne. Armés de leur téléphone portable, ils attendent avec impatience de voir l’intervention des jeunes recrues. Et comme en vrai, elles arrivent avec la sirène hurlante. «Ça y est, ils arrivent», peut-on entendre dans le public.
Tandis qu’une équipe se charge d’ouvrir les portes du premier véhicule accidenté, une deuxième accourt avec une civière pour secourir le cycliste étendu sur la chaussée. Deux civières supplémentaires sont acheminées pour évacuer les deux blessés du premier véhicule. Le conducteur, particulièrement secoué par l’accident, est finalement sorti du véhicule après avoir été stabilisé avec une minerve. Et enfin, six jeunes pompiers l’évacuent sur une civière.
Pendant ce temps, une dernière équipe s’attaque aux flammes qui jaillissent du second véhicule accidenté. Quelques instants plus tard, l’incendie est maîtrisé. «Rassemblement!», annonce le moniteur des jeunes, Jérôme Lauterbour. Les jeunes sapeurs-pompiers se mettent en rangs deux par deux. L’intervention est terminée. Applaudissements dans le public.
On peut reprendre place à table. Mais d’abord il faut ranger tout l’équipement, enrouler le tuyau et reconditionner le matériel. En guise de récompense, les jeunes stagiaires se verront offrir des tickets de cinéma, indique le bourgmestre de Differdange, Roberto Traversini, en fin d’exercice. Comme le bourgmestre de Sanem, Georges Engel, il a assisté à la dernière intervention simulée au centre d’incendie et de secours à Soleuvre.
Fabienne Armborst