Kimberly Nelting remporte la médaille d’or de la catégorie juniors -59 kg lors des championnats du monde cadets/juniors de Tenerife. Un succès à l’arraché qui lui permet d’entrer dans l’histoire du sport grand-ducal.
Le combat de cette finale des U18/-59 kg a été âpre. Rude. Serré. Très serré, même. Pendant deux minutes, on ne s’est pas fait de cadeaux. Et au bout de 120 secondes intenses, accrochées, qui ont vu les deux combattantes se faire pénaliser à tour de rôle, qui pour non-passivité, qui pour surplus d’agressivité, le sort du match est entre les mains des juges.
Un regard sur la droite, un autre vers la gauche : trois drapeaux à deux : l’explosion! Kimberly Nelting est championne du monde!
La jeune fille de 17 ans tombe à genoux. Se relève presque instantanément pour saluer l’arbitre puis son adversaire, la Bulgare Ivet Goranova, avant de se précipiter dans les bras de Michael Lecaplain, l’entraîneur national, qui hurle en direction du camp luxembourgeois, dans les gradins : «Championne du monde, elle est championne du monde!»
Des larmes de joie
En effet, Kimberly Nelting vient tout simplement de faire une entrée fracassante dans l’histoire du sport luxembourgeois avec le tout premier sacre mondial de la discipline.
Lors de ce vendredi, elle aura beaucoup pleuré. Mais ce sont bien des larmes de joie. Au moment de la décision, bien sûr. Et quelques minutes plus tard, sur le podium. Alors que le Ons Heemecht retentit dans l’arène de Tenerife, Kimberly Nelting ne peut pas retenir ses larmes. Étreinte par l’émotion, le poing sur le cœur, elle savoure un moment exceptionnel. Qui conclut un parcours exceptionnel.
Arrivée en Espagne avec l’intention d’aller chercher une médaille : «Mon karaté s’est beaucoup développé, j’ai gagné en expérience cette année. Alors j’espère chercher une médaille, en espérant que ce soit l’or», confiait-elle avant le début de la compétition, elle réalise un sans-faute : c’est simple, finale comprise, aucune de ses adversaires ne sera parvenue à inscrire le moindre point contre la Luxembourgeoise. «C’était une vraie Playstation, elle a tout écouté. Je savais qu’elle allait le faire!», lance Michael Lecaplain, très fier de la performance de sa protégée.
Vendredi, pour le combat de sa vie, c’est une Kimberly Nelting plus déterminée que jamais qui pénètre sur le tapis, après avoir été remontée comme une pendule par son entraîneur : «Elle en voulait plus. C’est la prise d’initiative qui a fait la différence», indique encore le technicien.
«Le Luxembourg avait déjà plusieurs vice-champions du monde, mais c’est la première fois qu’il a un champion du monde. Je suis très contente», explique Tessy Scholtes, ancienne gloire du karaté grand-ducal, elle-même championne d’Europe juniors et vice-championne du monde.
«Kim a su rester calme. Elle a montré qu’elle avait dominé le combat. Tout s’est passé dans la tête», analyse Jenny Warling, qui a, bien sûr, suivi l’exploit grâce au streaming gratuit mis en place par l’organisateur.
Débuts à 6 ans pour suivre son frère, ceinture noire à 13 – «Normalement on doit attendre 14 ans mais la FLAM me l’a offert car j’ai fait quatre finales aux championnats des petits Etats» – et maintenant championne du monde à dix-sept… On se demande bien où s’arrêtera l’élève de Leo Salvatore, qui défend toujours fièrement les couleurs du petit club de Niederanven.