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Le harcèlement dans les écoles est une « réalité »


(Photo d'illustration : Archives Editpress)

Chaque cinquième jeune est victime de harcèlement (mobbing) ou de taxage (racketing) dans les écoles du pays. Une initiative partie du lycée Aline-Mayrisch constitue un nouvel outil de sensibilisation et de prévention pour lutter contre ce phénomène.

« En étant sincère, on peut tous répondre au moins une fois oui à la question si on a déjà harcelé quelqu’un ou toléré un tel acte ». Ces mots forts ont été prononcés ce mardi matin au Forum Gesseknäppchen à Luxembourg par une élève ayant participé au projet « Together against mobbing ». Pendant deux ans, le lycée Aline-Mayrisch (LAML) a travaillé en étroite collaboration avec la police grand-ducale mais aussi le Parquet Jeunesse et bon nombre d’autres acteurs pour mieux sensibiliser les élèves à ce phénomène.

Le travail de prévention se base désormais sur trois clips vidéo, traitant du harcèlement moral (mobbing), du cyber-harcèlement et du taxage (racketing). Ces clips sont accompagnés par du matériel didactique qui pourra servir d' »outil de travail dans tous les lycées du pays », comme l’a souligné Steve Goedert, chef du bureau régional de prévention de la police grand-ducale à Luxembourg.

Risque de suicide

« Le harcèlement est une réalité. L’école doit donc y faire face. Le problème doit être reconnu, combattu et il faut trouver ensemble des remèdes », a mis en avant le ministre de l’Education nationale, Claude Meisch. Selon les derniers chiffres disponibles, chaque cinquième jeune est aujourd’hui victime d’harcèlement dans les écoles du pays. Pire : au moins un élève par classe se sent si isolé et esseulé qu’il pense à se suicider. « Le mobbing peut avoir des effets extrêmes sur la santé, avec à la clé de l’absentéisme, du décrochage scolaire et même des dépressions qui peuvent mener au suicide », développe le ministre, qui mise sur le bon exemple du LAML pour encourager encore davantage les écoles à travailler dans ce domaine.

L’initiative lancée par le LAML comprend aussi la formation de médiateurs. Ce sont des élèves qui veillent eux-mêmes au maintien d’un climat paisible et agréable dans les classes. « On a besoin d’ambassadeurs forts sur le terrain », insiste Gaston Ternes, directeur du lycée Aline-Mayrisch. Il s’agit d’une initiative importante pour prévenir le pire. « La confiance est comme une feuille de papier. Si elle se déchire, elle ne sera plus jamais comme avant », conclut une des élèves impliqués dans ce projet participatif. A bon entendeur.

David Marques

De plus amples détails dans notre édition papier de ce mercredi