L’Autorité de sûreté nucléaire a constaté que des tuyaux étaient dégradés dans 11 des 19 centrales du pays.
Les centrales nucléaires françaises vieillissent et cela se voit. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a observé un état dégradé des tuyaux de circulation d’eau dans 29 réacteurs sur les 58 que compte le parc nucléaire français. Ces réacteurs sont répartis dans 11 des 19 centrales nucléaires françaises.
Problème de niveau 2
EDF se veut rassurant, comme l’explique Le Parisien. « Le vieillissement de certains matériaux est un phénomène naturel, connu, étudié et pris en compte par l’exploitant dès la conception des centrales », a assuré EDF, pour qui il n’y a « aucune conséquence réelle pour la sécurité des salariés, ni pour l’environnement ».
L’ASN a toutefois classé le problème au niveau 2 de l’échelle Ines, qui en compte 7. C’est la première fois depuis cinq ans que cela arrive en France.
Les centrales concernées
Toutes les centrales n’ont pas été classées niveau 2, certaines ne l’ont été que de niveau 0.
Réacteurs classés de niveau 2 :
– Centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire : réacteurs 1 et 2
– Centrale nucléaire de Cattenom : réacteurs 1, 2, 3 et 4
– Centrale nucléaire de Chinon : réacteurs B3 et B4
– Centrale nucléaire de Cruas : réacteurs 1 et 4
– Centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly : réacteurs 1, 2, 3 et 4
– Centrale nucléaire de Golfech : réacteurs 1 et 2
– Centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine : réacteurs 1 et 2
– Centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux : réacteurs B1 et B2
Réacteurs relevant du niveau 0 :
– Centrale nucléaire de Cruas : réacteurs 2 et 3
– Centrale nucléaire de Paluel : réacteurs 3 et 4
– Centrale nucléaire de Saint-Alban: réacteurs 1 et 2
– Centrale nucléaire du Tricastin : réacteurs 1, 3 et 4
« Absence de maintenance préventive adaptée »
Les tuyaux sont tellement rouillés qu’ils pourraient ne pas être utilisables en cas de séisme. Ils seraient alors chargés de transporter de l’eau de rivière ou de mer pour refroidir les réacteurs. Leur déficience pourrait donc avoir de graves conséquences…
« Ces dégradations sont la conséquence de la corrosion qui a pu se développer en l’absence d’une maintenance préventive adaptée », pointe du doigt l’ASN.
Des travaux devraient avoir lieu rapidement, sans que les réacteurs soient interrompus.
Le Quotidien / AFP