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Joëlle Elvinger : «Je vais rencontrer des associations de jeunes»


(Photo : Editpress/Herve Montaigu)

Joëlle Elvinger, la rapporteuse du projet de budget 2018, insiste sur les générations futures auxquelles le texte s’adresse. À ce titre, elle compte rencontrer toutes les associations de jeunes du pays.

La députée libérale, ancienne bourgmestre de Walferdange, présentera son rapport sur le budget de l’État à la fin de l’année. Le dernier de cette législature. L’accent est mis sur l’éducation, clé d’un avenir assuré pour le pays, selon Joëlle Elvinger.

Il doit être plus aisé de présenter un rapport sur la loi budgétaire quand les chiffres sont souriants. Vous sentez-vous privilégiée?

Joëlle Elvinger : Oui, je crois qu’Eugène Berger, quand il était rapporteur du budget pour l’année 2014, aurait préféré être à ma place avec les mêmes chiffres (elle sourit). C’est plus facile en effet d’avoir à présenter un budget comme celui que Pierre Gramegna nous a détaillé. C’est un budget de la continuité qui montre que le travail accompli les années précédentes a payé. C’est surtout un budget pour les générations futures, ce qui n’aurait pas été possible en 2014.

C’est le dernier budget de cette législature, serez-vous tentée de faire un bilan global de l’action du gouvernement au niveau des finances publiques?

Forcément, un peu quand même. Mais présenter le budget de l’État, c’est surtout une grande responsabilité. Je compte faire mon rapport après avoir rencontré un maximum d’acteurs comme les partenaires sociaux et des représentants de la société civile et des représentants des jeunes. Et puis il faudra réfléchir
à une stratégie pour rédiger le rapport. Il y aura une partie sur l’économie générale comme dans tous les budgets avec les chiffres clés : le chômage en baisse, la dette publique qui reste stable avec une tendance à la baisse, etc.

Pourquoi rencontrer les associations de jeunes? Est-ce nouveau?

Oui, je crois que cela n’avait pas encore été fait auparavant. Pourtant, chaque budget définit l’avenir des jeunes générations et des générations futures. C’est la ligne que je défendrai dans mon rapport et c’est à ce titre que je vais rencontrer les premiers concernés. J’ai pris des rendez-vous avec la Conférence générale de la jeunesse du Luxembourg (CGJL), la Conférence nationale des élèves du Luxembourg (CNEL), le regroupement des clubs des jeunes, les jeunes artisans (Jonk Handwierk Lëtzebuerg), IDEA…

Ce budget met l’accent sur l’éducation et les familles dans l’idée d’offrir les meilleures perspectives aux jeunes, tant sur le plan de leurs études que pour leur avenir professionnel et leur vie de famille. L’éducation plurilingue et les 20 heures de prise en charge gratuites dans les crèches, la gratuité des manuels scolaires pour l’enseignement secondaire, l’acquisition de tablettes tactiles pour 6 000 élèves, le nouveau congé parental, le congé de paternité qui sera rallongé à dix jours, font partie des mesures qui vont dans ce sens.

Qu’attendez-vous de ces rencontres avec les jeunes?

Je pense qu’il est essentiel de les entendre. Chaque budget a un impact sur les futures générations. Encore une fois, n’oublions pas que c’est leur avenir que l’on définit avec le budget. Leur avis est important, il faut écouter et comprendre leurs soucis. Un échange à ce niveau est très important. Ils m’ont tous répondu et j’ai eu de très bons échos. Certains me disent qu’ils sont ravis d’être consultés.

Le sujet qui va les préoccuper c’est aussi la dette qui finalement reste au même niveau en dépit d’une croissance élevée. Allez-vous leur dire qu’elle est nécessaire?

La dette était de 23,7 % du PIB en 2013, elle a diminué à 22,7 % aujourd’hui et d’après les prévisions, elle s’établira à 21,6 % du PIB en 2021. Nous restons largement en dessous du plafond de 30 % du PIB selon l’engagement du gouvernement. Nous avons réalisé de gros investissements qui n’avaient pas été faits par les gouvernements précédents, alors que nous accusions des retards dans le domaine de la mobilité, de l’éducation nationale, des infrastructures en général. Ce gouvernement pose les jalons pour l’avenir et ces investissements sont plus que nécessaires.
Pourtant, les investissements des gouvernements précédents se situaient au même niveau, autour des 4 % du PIB…
C’est qu’ils n’ont pas investi là où il fallait, car nous avons eu des retards considérables. Il n’y a qu’à observer tout ce qui a été accompli en termes de mobilité avec le tram, les nouvelles gares, les nouveaux arrêts, les routes… Et les écoles. Il ne s’agit pas de cadeaux électoraux, mais de réalisations pour l’avenir.

Les tablettes gratuites pour quelque 6 000 élèves ou encore les livres scolaires gratuits pour le secondaire maintenant, ce ne sont pas des cadeaux électoraux, selon vous?

Non, pas du tout. C’est un investissement pour l’éducation, les jeunes et les familles.

Entretien avec Geneviève Montaigu

La suite dans notre édition papier du lundi 16 octobre