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FNCTTFEL : nouvel ordre de bataille


(Photo : EDITPRES/Anne Lommel)

Le 66e congrès de la FNCTTFEL se positionne pour les prochaines élections sociales au printemps 2019. La reconquête peut commencer avec une toute nouvelle équipe. Sérénité retrouvée.

Il s’appelle Georges Merenz et il préside désormais aux destinées de la FNCTTFEL, le syndicat des travailleurs du transport. Il succède à Jean-Claude Thümmel, démissionnaire après seulement deux ans et demi de mandat.

C’est uniquement pour bien préparer ces élections (sociales) qui auront lieu au printemps 2019», dit Nico Wennmacher qui officiait samedi matin au 66e congrès de la FNCTTFEL, le syndicat des cheminots et du secteur des transports. Certes, il était déjà prévu de l’avancer de six mois pour les mêmes raisons, mais la démission de certains membres du comité exécutif, dont le président, Jean-Claude Thümmel, qui n’était pas présent au congrès, a précipité les choses.

Il fallait donc une équipe «bien solide et renouvelée» pour relever les défis qui attendent les travailleurs des transports. Et cette équipe a été élue samedi matin à une large majorité des 99 délégués installés au casino syndical de Bonnevoie, propriété de la FNCTTFEL.

Le nouveau président s’appelle Georges Merenz, élu à 74,2 % des voix, le vice-président est finalement Alain Sertic que d’aucuns donnaient perdant et qui passe avec 57,4 % des voix, alors que le secrétaire général Laurent Bour et la trésorière Gaby Birtz récoltaient, comme le président, les trois quarts des voix. «Oh, je serai bref, je vais rester dans le basique», nous confie timidement le nouveau président pendant une pause. Le congrès avance trop vite, les délégués ont droit à une longue pause avant de reprendre les travaux prévus toute la matinée jusqu’à 13 h. Mais ils finiront un peu plus tôt.

Le nouveau président a donné le ton samedi dans un premier discours en abordant entre autres le tram bientôt mis en circulation. Georges Merenz avoue que le syndicat qu’il préside désormais aurait préféré que celui-ci se retrouve complètement dans le giron des CFL au lieu de créer Luxtram, une société qui selon lui pratique déjà du dumping social eu égard aux conditions qu’elle offre par rapport aux CFL. «Et le tout avec la bénédiction de l’État et de la Ville de Luxembourg», les deux seuls actionnaires de la société Luxtram, à hauteur de 70 % pour le premier et 30 % pour le second.

Le congrès a surtout été l’occasion de discuter de différents thèmes repris dans une résolution qui a été adoptée par l’assemblée. La situation économique et sociale dans le pays, puis plus en détail la situation dans les secteurs où le syndicat est actif font partie des préoccupations de la nouvelle direction en place. Il n’y a pas que les cheminots et les chauffeurs qui sont concernés mais également les chargés de cours ou encore les pensionnés.

Penser au Nord

La FNCTTFEL se dit satisfaite des investissements réalisés dans les infrastructures liées au transport. «Il y avait un sacré retard à rattraper», convient Nico Wennmacher. Mais ce ne sera pas suffisant selon lui, car la démographie va galopante. Le nouveau tram? «Nous nous réjouissons de sa mise en circulation, mais nous craignons déjà pour ses capacités.» Il rappelle le vœu pieux de la FNCTTFEL de réaliser une ligne de chemin de fer classique entre la gare centrale, l’aéroport et Luxexpo qui a failli être construite avant que le projet ne soit abandonné. Reste la gare fantôme au Findel.

Le syndicat revendique toujours une ligne de chemin de fer entre Luxembourg et Esch-sur-Alzette qui délesterait les autres lignes, en plus de vouloir des trains vers Mondercange ou Fœtz… D’autres lignes sont déjà en place et il suffirait de les réactiver, estime encore le syndicat, comme celles qui relient Kleinbettingen à Steinfort, Bissen à Ettelbruck… Quant à la ligne entre Ettelbruck et Diekirch, elle reste menacée et le syndicat ne veut pas entendre parler de sa suppression. La FNCTTFEL continue de se battre pour que le nord du pays soit correctement desservi aux heures de pointe afin de permettre aux travailleurs de profiter du train pour venir à Luxembourg.

Donc il y a du pain sur la planche pour la nouvelle équipe autour de Georges Merenz qui entend aussi se montrer plus dynamique sur le plan socioéconomique en collaborant avec les autres organisations syndicales et les représentants de la société civile.

Geneviève Montaigu