Galop d’essai

Le Parti socialiste a vécu une soirée difficile hier. Au CSV par contre, les bouchons de champagne ont sauté. À Esch-sur-Alzette, le LSAP est à égalité de sièges avec le CSV. À Differdange, les élus socialistes ne seront pas renouvelés dans la coalition…

À un an des élections législatives, le signal des électeurs est en tout cas très fort. Le CSV bascule en tête des suffrages avec 30,13 % des voix, selon les derniers comptages. Cela présage une féroce campagne législative qui arrivera bien vite… si elle n’est pas déjà en route. Le Parti socialiste, groggy, devra trouver les réponses pour retrouver une base électorale forte surtout dans le Sud où ses fiefs se sont écroulés pour beaucoup. Le LSAP, qui fait toujours plus fort que les chrétiens-sociaux dans les communes au niveau national, tombe à 24,5 %. Les libéraux parviennent à se maintenir, voire à se renforcer : ce fut le cas hier dans la commune de Mondorf-les-Bains, Bertrange, Mersch ou Strassen.

Il ne faudra pas s’attendre à de grands changements dans la capitale où la même coalition pourrait être reconduite sauf surprise.

Le deuxième grand gagnant de ces élections sont les écolos. Le parti déi gréng, partenaire junior par excellence, pourrait jouer le rôle d’arbitre dans plusieurs localités. Leur comportement sera suivi de près ces prochains jours alors que les fractions locales des différents partis sont en négociation depuis hier soir dans les communes où plusieurs constellations sont possibles. Leur position sera déterminante.

En tout état de cause, le CSV s’attend à ce que les coalitions reflètent davantage le résultat des urnes, ce qui ne fut pas le cas lors des législatives de 2013. Le plus fort parti était alors renvoyé dans l’opposition. Les électeurs ne l’ont pas oublié. Hier soir, les chrétiens-sociaux savouraient leur victoire sur de nombreux fronts et préparaient déjà la prochaine échéance qui elle sera sans aucune commune mesure avec le scrutin d’hier. Il s’agit pour eux de reprendre le pouvoir qui leur a été, selon eux, confisqué. La vengeance est un plat qui se mange froid.

Laurent Duraisin