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L’ouragan est-il passé ?

Un peu partout, l’époque est au dégagisme, ce néologisme qui, bien qu’inventé par la gauche française lors de la dernière présidentielle, convient parfaitement à de nombreuses élections récentes. Il n’y a pas que le Brexit et Donald Trump, le Grand-Duché a déjà connu son épisode. On pourrait même dire qu’il a créé la tendance : Jean-Claude Juncker, depuis Bruxelles, le sait mieux que quiconque. Ce vent que fait souffler le peuple a fait tomber des colosses que l’on pensait imperturbables. Eux-mêmes, bien souvent, n’avaient rien vu venir.

Alors, l’ouragan est-il passé ? Cette question, forcément, est dans la tête de tous les candidats des élections communales qui ont lieu ce dimanche. Les bulletins des 286 683 électeurs confirmeront-ils cette envie de faire du neuf ou bien est-ce qu’à l’échelon local le pays fera confiance à ses dirigeant(e)s ? Les réponses seront vraisemblablement multiples. Il sera passionnant de les décrypter.

Une analyse qui sera certainement plus palpitante que celle des programmes des différentes listes. La connivence d’esprit, comme un spectre, a flotté dans l’air. Comme si, finalement, socialistes, chrétiens-sociaux, libéraux ou écologistes n’avaient pas grand-chose à faire valoir les uns par rapport aux autres. Les hommes et les femmes prenant le pas sur les idées. Le Grand-Duché est le pays du compromis et, selon la commune, chacun peut prétendre s’allier à l’autre. Une politique du nivellement nécessaire compte tenu du mode de scrutin, mais qui n’est pas non plus sans risque. Les éclats de voix récents à Differdange, Bettembourg ou Käerjeng l’ont montré.

Cette quête du pouvoir, en tout cas, n’est pas de tout repos. Sur le terrain, on ne pouvait que constater que plus les jours s’écoulaient et plus la pression s’avérait pesante sur les épaules des élus. Une pression qui pouvait même mener jusqu’à la fébrilité. Il faut être une bête politique rompue à l’exercice pour résister à ce stress qui augmente proportionnellement au nombre de mains serrées sur les marchés.

Alors, dégagisme ou pas ?

Erwan Nonet

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