Le passage généralisé des fumeurs du tabac à la cigarette électronique pourrait permettre de réduire d’un quart les morts liées au tabagisme aux Etats-Unis d’ici 2100, soit 6,6 millions de décès évités, selon une étude publiée mardi.
Le débat sur les éventuels effets nocifs pour la santé de la cigarette électronique n’est toujours pas tranché, même si nombre de spécialistes soulignent que sa dangerosité est moindre que celle du tabac.
Les auteurs de l’étude, publiée dans la revue Tobacco Control, se sont livrés à des projections selon deux scénarios.
Dans le scénario le plus optimiste, ils sont partis de l’hypothèse que les risques liés aux cigarettes électroniques représentaient 5% de ceux du tabac et que seule une minorité de gens continuerait à fumer de manière « traditionnelle » d’ici 2026.
Dans cette hypothèse, les auteurs de l’étude estiment que 6,6 millions de morts pourraient être évitées d’ici 2100 aux Etats-Unis. Cela représente un quart des morts prévisibles (26,1 millions) si la situation reste telle qu’elle est aujourd’hui, avec 19,3% des hommes américains et 14,1% des femmes américaines qui fument du tabac.
De plus en plus d’adeptes
Dans le scénario pessimiste, les auteurs sont partis de l’hypothèse que les risques liés aux cigarettes électroniques représentaient 40% de ceux du tabac. Dans ce cas, c’est 1,6 million de vies qui seraient épargnées d’ici 2100.
La question de la cigarette électronique divise scientifiques et spécialistes de la lutte contre le tabagisme.
Ses détracteurs craignent que son image plus sûre attire une nouvelle génération de fumeurs et qu’elle soit une porte d’entrée vers le tabac.
Ses défenseurs estiment au contraire que quels que soient les risques qu’elle présente via l’inhalation de vapeurs de liquides contenant de la nicotine, elle reste infiniment moins nocive que le tabac.
La cigarette électronique fait de plus en plus d’adeptes: on estime son nombre d’utilisateurs en Europe à sept millions.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le tabac tue plus de la moitié de ses consommateurs, soit sept millions de personnes par an dans le monde (dont près d’un million exposé au tabagisme passif).
Le Quotidien / AFP