Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, a appelé les Européens à « prendre le leadership » dans le but de sauvegarder l’accord international sur le programme nucléaire de Téhéran signé en 2015 mais remis en cause par Donald Trump.
« Les Européens doivent prendre le leadership », a lancé Mohammad Javad Zarif lors d’une interview au quotidien britannique The Guardian, les invitant à défier leur allié américain.
« Ce que je crois, c’est qu’il (Donald Trump, ndlr) n’ira pas au bout et laissera le Congrès américain trancher la question », a-t-il ajouté, jugeant par ailleurs que le président américain n’était » pas fiable ». Donald Trump doit en effet dire au Congrès américain s’il estime que Téhéran respecte ses engagements. Une « non-certification » rouvrirait la voie à une réimposition de sanctions.
L’accord, conclu par l’Iran d’une part et les grandes puissances du groupe 5+1 (États-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne) d’autre part, doit garantir le caractère strictement civil et pacifique du programme iranien, en échange de la levée progressive des sanctions mises en place contre Téhéran depuis 2005.
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a répété à plusieurs reprises que Téhéran respectait bien les termes de l’accord.
Mais depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, les États-Unis ont multiplié les attaques contre l’accord, que le président avait promis de « déchirer ».
Les Américains accusent les Iraniens de violer « l’esprit » du pacte et estiment que Téhéran est un élément déstabilisateur au Moyen-Orient.
Mais selon le chef de la diplomatie iranienne, « l’accord autorise l’Iran à poursuivre la recherche et le développement ».
Le chef de file de la diplomatie iranienne explique également que si les Américains décident d’aller jusqu’au bout, le programme nucléaire iranien repartira de plus belle et l’Iran « n’acceptera plus les restrictions ».
Mais attention, prévient-il, « si l’Europe, le Japon, la Russie et la Chine décident de s’entendre avec les États-Unis, je pense que cela signerait la fin de l’accord ».
Le Quotidien/ AFP