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[Football] Le Progrès changerait…


On attend encore de savoir qui sera la première équipe à arracher un (ou plusieurs...) point au Progrès cette saison.(Photo: Luis Mangorrinha)

L’invulnérable Niederkorn, déjà tombeur du Fola et de Differdange chez lui, se frotte pour la première fois de la saison à un cador… à l’extérieur.

C’est assez difficile de dire quand Dino Toppmöller s’agace. Le technicien allemand du F91 fait le job dans son acception la plus professionnelle du terme : en toutes circonstances disponible, courtois, ne refusant jamais de répondre et le faisant si possible avec un luxe d’explications et d’analyses qu’on aimerait bien retrouver chez quelques-uns de ses confrères.

Il y a quand même eu un petit trémolo dans la voix quand, avant la réception du Progrès, il a été question de remettre sur la table cette analyse de bien des suiveurs du football national, qui ont considéré que son équipe avait joué certains chocs de la saison passée plus pour ne pas les perdre que pour les gagner.

En gestionnaire donc. «Je ne sais pas d’où ça vient. On n’est jamais rentrés sur le terrain pour jouer le nul. Si vous voulez parler du match retour contre Differdange (NDLR : défaite 0-1 à la dernière seconde), ce sont des choses qui peuvent quand même arriver non?»

Le Progrès coté à 6,20 contre 1

Une victoire du Progrès non plus, n’est pas à exclure, ce samedi soir, au stade Jos-Nosbaum. Les Niederkornois en ont après tout assez fait depuis le début de saison pour être considérés comme favoris contre 80 % des clubs de la Division nationale.

Mais pas contre Dudelange, qu’il n’a plus battu depuis 2013 et alors que le site de paris en ligne Marathon Bet, le seul vendredi à proposer de parier sur cette rencontre-choc du football luxembourgeois, proposait des cotes hallucinantes voire hilarantes. Notamment un succès niederkornois, coté seulement à 6,20 contre 1…

Ce genre de fantaisie est un peu extrême voire insultante, mais c’est un fait qu’à l’heure actuelle, aux yeux de la BGL Ligue et de ses spectateurs, les hommes de Paolo Amodio ne sont encore que de fringants outsiders qui ont certes battu le Fola et Differdange, mais pas encore le grand patron, qui reste le maître-étalon de toute chose dans ce championnat.
On ne s’achète visiblement pas encore une crédibilité en huit petites semaines et deux coups d’éclat, si majeurs soient-ils et malgré une épatante propension à enfiler les buts comme des perles.

Les choses changeraient forcément si le Progrès enchaînait sur une septième victoire consécutive et renvoyait le F91 à six longueurs. Car le 22 octobre, Dudelange devrait encore jouer le Fola, et le 26 novembre, Differdange. C’est-à-dire autant d’occasions pour le Progrès de prendre une avance conséquente avant la trêve hivernale et donc de préciser ses ambitions de titre. Pour l’heure, le club ne parle encore que de top 3 et avancé masqué.

«J’aimerais être en tête le 1er octobre»

Rester leader, c’est pourtant exactement ce cap qu’avait fixé Amodio avant le derby differdangeois, il y a deux semaines. Son ambition a lui était clairement dans le calcul d’apothicaire : «J’aimerais être encore devant le F91 le
1er octobre.»

Sans la montée en puissance dudelangeoise des dernières journées (7-0 contre Rodange, 0-4 contre Rosport), ç’aurait encore été largement possible même avec une défaite. Là, il va falloir se résoudre à l’évidence : si le Progrès veut rester leader, il n’a tout simplement pas le droit de perdre.

Ce ne serait pas si grave, ni même infamant après tout, d’aller s’échouer au stade Jos-Nosbaum, là où seul le FC Differdange 03 est venu s’imposer (et deux fois d’ailleurs) sur les 30 derniers matches de championnat que les Dudelangeois ont joué à la maison – pour un nul concédé seulement. Mais ce serait aussi un tour de force majuscule d’y gagner.

Ce samedi, les deux meilleures attaques de DN se frottent aux deux meilleures défenses. Celles du F91 sont indiscutables. Celles du Progrès passent un test majeur. Et on a déjà hâte de les voir à l’œuvre contre une équipe qui pourrait les forcer à se transcender aussi fort qu’en Europa League…

Julien Mollereau