Accueil | Grande Région | Amnéville : le Snowhall cédé au privé en 2018 ?

Amnéville : le Snowhall cédé au privé en 2018 ?


Le Snowhall va un peu mieux, mais ses résultats ne sont pas encore assez bons pour renverser la tendance. (Photo : Républicain Lorrain)

L’année 2016, plombée par le rapport de la Cour des comptes, a été difficile pour le Snowhall. L’établissement a redressé ses comptes, mais moins qu’espéré. Il lui reste une dette de 4,2M€. La solution pourrait passer par le privé.

« On se rejoint sur un point, M. Dieudonné, les solutions que nous avons essayé de mettre en œuvre ont été décevantes.  » Le constat est d’Éric Munier, jeudi soir au conseil municipal d’Amnéville. Le maire vient d’échanger avec les élus sur le bilan 2016 du Snowhall. Ou plutôt avec un élu, son opposant Xavier Dieudonné, tant les vingt autres conseillers présents ont été muets lors des débats.

DE MEILLEURS US ET COUTUMES. Chacun a devant lui le rapport détaillé de Jean-Marc Vaccaro, le directeur du Snowhall. Celui-ci l’affirme : « Le redressement se profile. » Les efforts menés par son équipe depuis deux ans sont réels. « 2016 aura permis d’approcher le coût réel de cet établissement en abandonnant peu à peu des us et coutumes contraires à certaines règles. » Sur 45 salariés, il y a eu 21 licenciements et 25 embauches.

Le personnel est remobilisé, une community manager permet de toucher davantage de public sur les réseaux, « l’image de Snowhall s’embellit », assure le directeur. Côté finances, ça va même un peu mieux, puisque la piste de ski indoor paie la moitié de son loyer à la Ville.

Au total, le chiffre d’affaires pour 2016 est de 2,4 M€, supérieur à celui auquel s’attendait la Chambre régionale des comptes. Voilà pour les bonnes nouvelles.

MERCI LA COUR DES COMPTES. Elles auraient pu être meilleures si justement, le rapport de la Cour des comptes n’avait pas plombé l’année 2016. Celle-ci, fin décembre 2015, avait préconisé la fermeture. « Vous vous doutez bien, observe Éric Munier, que ce rapport a eu un effet négatif sur les ventes. Plus aucun comité d’entreprise n’a voulu acheter de billets, nous nous sommes retrouvés dans une situation complexe. » De 2015 à 2016, le nombre d’entrées individuelles a chuté de 11,80 % (96 586) et celui des groupes de près de 7 %. Une baisse palliée par une légère hausse des clubs.

La situation est critique dans la restauration. « Nos rentrées ne permettent plus de couvrir nos dépenses à partir d’avril, la charge de personnel devient difficile à supporter en cette période », résume dans son bilan Jean-Marc Vaccaro, pour qui il est au moins nécessaire de privatiser la restauration.

LA PEUR DE LA PANNE. Le directeur souligne aussi cette évidence : le matériel est à bout. « Nous sommes à la merci d’une panne immobilisante. » Il faudrait investir en urgence plus de 400 000 € pour rénover la piste et la station. Ajoutez à cela la dette, bien sûr. Les fameux 4,2 M€ qui obèrent tout espoir de bénéfice avant longtemps.

Alors ? « Il faut être radical, il est temps de privatiser ! », assure Xavier Dieudonné, au nom d’Amnéville Debout.

Éric Munier le rejoint. « La préfecture nous a donnés trois ans pour nous redresser. » 2017 pourrait être une meilleure année. Mais cela ne sera sans doute pas suffisant. Le maire d’Amnéville l’admet : « Il faut que les gens n’entrent plus dans un entrepôt industriel mais dans le monde de la neige. Je suis d’accord, seul le privé pourrait investir plus d’un million d’euros pour rénover le site. » Pour cela, il faudrait construire des hôtels et des commerces au pied du Snowhall pour animer le site, trop excentré. « Trois sociétés sont intéressées par la reprise. Nous sommes en pleine discussion. À court terme, en 2018, cette solution sera prônée, en accord avec la préfecture. »

Signalisation

L’un des problèmes du centre thermal, c’est qu’on s’y perd facilement. On tourne en cherchant à se repérer avec des rues qui n’ont pas de nom. « Les touristes étaient perdus avec leur GPS, certains se retrouvaient à Malancourt », résume Éric Munier, maire. Le problème est résolu : le centre de loisirs s’est doté de vingt-trois nouveaux noms de voirie. On y retrouve une rue du Tigre et une rue du Safari, une rue de la Montagne et une allée Saint-Nicolas, une rue de Vénus et une rue des Artistes. Le plus efficace est parfois le plus simple : il y a donc une allée du Snowhall, une Seven Avenue, une rue du Casino et une route du Golf. Sans oublier le rond-point du Tourisme, si essentiel à Amnéville.

Le Républicain Lorrain