Agenda tervillois blindé et manches retroussées pour «bosser à l’agglo», Patrick Luxembourger fait une rentrée politique tambour battant.
Les législatives du printemps dernier sont loin dans le rétro. Patrick Luxembourger veut, notamment, régler la question de la mobilité transfrontalière en créant une sorte de tramway entre Luxembourg et Thionville.
Mes vacances ont été profitables, comme chacun peut le voir», souligne Patrick Luxembourger, en souriant largement. Un sourire adressé en particulier à ceux qui l’imaginaient au fond du trou après son échec aux législatives du printemps dernier. Il n’en est manifestement rien, le maire de Terville est d’attaque. C’est heureux : son agenda est plein à craquer.
Dans sa ville d’abord, où le dossier du gymnase municipal – «un projet très attendu des Tervillois» – devra être bouclé dans les prochaines semaines. Tout comme celui de la réfection de l’école du Moulin. Le symptôme «qu’il se passe quelque chose sur le plan démographique à Terville», précise le maire. Avec quelque 200 logements supplémentaires construits sur la dernière période, la population tervilloise pourrait bien avoir passé la barre des 7 000 habitants.
Une hausse significative que les perspectives ouvertes par l’aménagement de la zone de Terville sud doivent prolonger et amplifier dans les années à venir. Sur ce point, on en saura plus «d’ici deux mois à la faveur d’une présentation publique du projet Terville sud, qui réservera de belles surprises», promet l’élu. Pour faire bon poids, ce dernier entend également mener rapidement le réaménagement de la rue de Verdun, lequel sera suivi d’un «travail d’ensemble, rue par rue, sur les revêtements, les trottoirs, etc. La ville en a besoin.»
Un programme roboratif auquel s’ajoutera l’inauguration «à la fin du mois d’octobre» du 112.2, «La Maison», second étage d’une fusée 112 qui pourrait en compter jusqu’à cinq… «Il s’agira à la fois du siège social et de la partie école de musique et lieu de rencontre du 112», précise encore le maire. Un concert gratuit d’Hoboken Division, à la veille de la sortie de leur nouvel album, assurera la partie festive et musicale à cette occasion.
Sur un plan plus politique, au-delà de la sympathie affichée pour la liste de Jean-Louis Masson aux sénatoriales de dimanche, Patrick Luxembourger se dit surtout «engagé à 100 % dans la gestion des conséquences» pour sa commune de la «non-réforme que l’État compte mener sur le dos des collectivités locales.» Voilà qui est dit.
Le coût? «Pas un problème»
Quant au retour de Terville autour de la table du conseil d’agglomération, il confirme le mouvement amorcé au printemps, «en accord avec Pierre Cuny, je viens pour bosser. Mon sentiment est qu’il est urgent de s’y mettre!»
Premier objectif dans la ligne de mire du maire de Terville : l’élaboration, en cours, du schéma régional d’aménagement et de développement durable du territoire (Sraddet). Une occasion «historique, estime-t-il, à saisir pour dire qui nous sommes, où nous voulons aller et poser des jalons vis-à-vis des autres agglomérations du Grand Est».
Pour y parvenir, selon lui, une première urgence absolue : le règlement de la question des mobilités vers le Grand-Duché. «Si nous parvenons à réaliser cela, les perspectives ouvertes seront immenses. Mais quand je vois que l’on nous balade encore avec des discussions sur le possible tracé de la future A31 bis, payante en plus… Je crois qu’on se moque de nous!»
Pour Patrick Luxembourger, la solution réside, comme il l’affirme de longue date, dans une solution de type Vital (genre de tramway), ferrée et dédiée spécifiquement aux frontaliers, à même de sceller le lien des territoires compris entre le nord de Luxembourg-ville et le sud de Thionville. «L’État souhaite que nous constituions un pôle métropolitain?
Soit : réglons nos problèmes entre nous et constituons cet outil. Mais qu’en contrepartie nos démarches vers le Grand-Duché soient réellement appuyées.» Les objections concernant le coût de cet équipement, l’élu les balaie : «Avec l’investissement que l’on s’apprête à consacrer aux bus à haut niveau de services, les subventions européennes à aller chercher, la caisse des dépôts et les investisseurs que pourrait attirer le projet, ce n’est pas un problème. Même à 500 millions d’euros…»
Hervé Boggio
(Le Républicain lorrain)
Plutôt Thionville-Luxembourg