De Beckham à Dembélé, des cohortes de sportifs blessés ont confié leur avenir au scalpel du Finlandais Sakari Orava, orfèvre de la réparation orthopédique connu dans le milieu sous le nom de « Docteur Miracle ».
En 2004, la coureuse espagnole Marta Dominguez, prise en charge par le Pr. Orava après une blessure, comparait à « Dieu » le chirurgien d’Ousmane Dembélé. L’attaquant du FC Barcelone a été opéré « avec succès » mardi à Helsinki d’une rupture du tendon du biceps fémoral de la cuisse gauche, a indiqué le staff du club catalan.
Né en 1945 à Kokkola, sur les rives finlandaises de la mer Baltique, le clinicien est l’un des spécialistes des tendons et blessures musculaires les plus réputés au monde.
A 72 ans, et quelque 25.000 opérations à son actif en plus 40 ans de métier, « Dr House », comme se plaît à le surnommer l’hebdomadaire finlandais Kauppalehti, a vu passer dans son cabinet des centaines d’athlètes dans toutes les disciplines.
« La plupart de mes patients sont des gens ordinaires dans des états ordinaires. Aujourd’hui, par exemple, j’ai vu quatorze patients et seulement quatre étaient des athlètes professionnels », tempère l’intéressé sur le site internet de l’hôpital NEO de Turku (sud-ouest de la Finlande).
Du champion de boxe au professeur
Aux gants en nitrile des hôpitaux, Sakari Orava a d’abord préféré enfiler ceux des rings de boxe. Il est devenu en 1962, à 17 ans et 54 kg, champion de Finlande.
Ensuite diplômé de médecine à l’Université d’Oulu (nord-ouest de la Finlande) en 1972, devenu spécialiste en chirurgie générale en 1977 puis en chirurgie orthopédique en 1980, spécialiste de la médecine sportive en 1986, Sakari Orava a signé un prestigieux parcours ascensionnel.
En 1984, il est nommé docteur principal en orthopédie et traumatologie à l’Université d’Oulu, puis principal conférencier en traumatologie sportive à l’Université de Turku en 1995, enfin professeur honoraire à l’Université de Murcie en Espagne en 2000.
En charge des athlètes finlandais durant quatre olympiades entre 1988 et 2000, il reçoit le titre honorifique de « professeur » des mains de la présidente Tarja Halonen en 2001.
Beckham et Guardiola
Des footballeurs comme Didier Deschamps, Marco van Basten ou plus récemment Thomas Vermaelen, la sprinteuse slovène Merlene Ottey (ex-jamaïcaine) ou encore le coureur éthiopien Haile Gebreselassie s’en sont remis à ses doigts d’or.
Et les clubs parmi les plus prestigieux comme le Real Madrid, le Séville FC, Chelsea, la Juventus FC, ou encore le FC Barcelone figurent également sur sa liste de ses « patients ».
C’est lui qui s’occupa de l’Espagnol Pep Guardiola, aujourd’hui entraîneur de Manchester United, lorsque joueur au Barça, ce dernier subit en 1998 l’une des plus importantes blessures de sa carrière, victime lui aussi d’une rupture du tendon du biceps fémoral de la cuisse gauche.
Le Dr. Orava a toujours considéré ce cas comme l’un des plus complexes qu’il a eu à traiter. « C’était une rupture difficile à détecter », avait-il expliqué au quotidien espagnol El Mundo. Pep Guardiola lui avait demandé s’il avait une chance de rejouer. « Quand je lui ai dit que oui, je pouvais voir dans ses yeux que cette réponse était l’une des plus importantes de sa vie » se souvient le professeur.
Mais l’une des opérations du professeur Orava les plus médiatisées aura été celle de David Beckham. Le milieu anglais de l’AC Milan de l’époque, âgé de 35 ans, avait dû être opéré d’une rupture du tendon d’Achille en… mars 2010, trois mois avant l’ouverture de la Coupe du monde en Afrique du Sud.
Le diagnostic du Pr. Orava fut sans appel: le joueur n’a « aucune chance » de prendre part à la compétition, avait-il tranché, « il lui faudra de nombreux mois pour se remettre ». Beckham ne rejouera jamais en sélection nationale.
Le Quotidien / AFP