La Commission européenne est passée à l’attaque ce mercredi contre Gazprom, accusant le géant gazier russe d’abus de position dominante sur plusieurs marchés en Europe centrale et orientale. Une initiative qui risque de tendre un peu plus les relations avec Moscou.
Gazprom « pourrait avoir érigé des obstacles artificiels empêchant l’acheminement du gaz de certains pays d’Europe centrale et orientale vers d’autres, entravant ainsi la concurrence transfrontière », a affirmé la commissaire en charge du dossier, Margrethe Vestager.
« Le cloisonnement des marchés nationaux du gaz a aussi permis à Gazprom de facturer des prix que nous jugeons, à ce stade, inéquitables », a-t-elle ajouté, une semaine après s’en être pris au géant américain Google. « Si nos préoccupations venaient à se confirmer, Gazprom devrait assumer les conséquences juridiques de son comportement », a-t-elle insisté.
Ces pratiques concernent huit États membres : Bulgarie, République tchèque, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne et Slovaquie.
« Le gaz est un bien essentiel pour notre vie quotidienne »
À ce stade, le groupe russe s’est vu adresser une « communication des griefs » de la Commission européenne, suite à une enquête ouverte par Bruxelles en août 2012. Il a 12 semaines pour répondre et peut demander à être entendu afin de présenter ses arguments.
« Nous attendons la réponse de Gazprom. À ce stade, toutes les voies sont ouvertes », a affirmé Margrethe Vestager.
Gazprom risque dans le pire des cas une amende allant jusqu’à 10% de son chiffre d’affaires mondial, soit plus de 9 milliards d’euros. En 2013, Gazprom a enregistré un chiffre d’affaires de 93 milliards d’euros (au cours de lundi).
« Le gaz est un bien essentiel pour notre vie quotidienne : il permet de chauffer nos maisons, nous l’utilisons pour faire la cuisine et produire de l’électricité. Le maintien d’une concurrence équitable sur les marchés européens du gaz est par conséquent de la plus haute importance », a souligné Margrethe Vestager.
AFP