Un collectif alsacien contre la fusion Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne a organisé mercredi un cortège funèbre symbolique à Strasbourg pour dénoncer « l’enterrement de la démocratie française » après le vote définitif de la réforme territoriale à l’Assemblée nationale.
Le 13 décembre dernier, les Alsaciens avaient manifesté en masse à Strasbourg pour protester contre la réforme territoriale. (Photos : AFP)
Le cortège d’une petite vingtaine de personnes a défilé en fin d’après-midi dans le centre-ville avec un cercueil recouvert du drapeau régional rouge et blanc, a déclaré à l’AFP l’un des organisateurs de la coordination « Le peuple alsacien contre la fusion », Christian Chaton, conseiller général UMP du Haut-Rhin. Le cercueil a ensuite été déposé devant la cathédrale, où les manifestants ont fait jouer au clairon la sonnerie aux morts avant d’observer une minute de silence. « Il ne s’agissait pas aujourd’hui de l’enterrement de l’Alsace, qui n’est pas prête de mourir, mais de l’enterrement de la démocratie française », a dit M. Chaton, dénonçant une réforme territoriale votée de manière « arbitraire, sans aucune concertation ». « On a perdu une bataille mais pas la guerre, qui va être longue. On va mener une guerre d’usure, manifester de multiples façons, essayer d’inscrire notre mouvement dans la durée », a-t-il ajouté.
Le président UMP du Haut-Rhin, Charles Buttner a parlé, dans un communiqué diffusé mercredi soir, d’une « blessure historique » pour l’Alsace, absorbée « dans une méga-région sans âme, sans cohérence, sans projet, et surtout sans aucune consultation du peuple, sans entendre les très vives protestations des Alsaciens ». Son homologue UMP du Bas-Rhin, Guy-Dominique Kennel, a fait part de son « regret » du vote de la loi et précisé qu’il était cosignataire du recours que les parlementaires UMP doivent déposer jeudi devant le Conseil constitutionnel, arguant qu »‘on ne peut pas toucher au périmètre d’une collectivité territoriale sans avoir préalablement consulté cette collectivité ». Le maire PS de Strasbourg, Roland Ries, a appelé à une rencontre des élus des villes et collectivités territoriales du Grand Est pour « apprendre à travailler ensemble » et créer les conditions d’une « collaboration fructueuse ».
Le Parlement a adopté définitivement mercredi, par un ultime vote de l’Assemblée, la nouvelle carte de France à 13 régions, malgré la colère toujours véhémente des UMP alsaciens contre la fusion de leur région avec la Champagne-Ardenne et la Lorraine. Plusieurs manifestations contre cette fusion avaient réuni quelques milliers de personnes en Alsace ces dernières semaines. Le président de la région Alsace, Philippe Richert (UMP), n’avait pas prévu de s’exprimer avant jeudi sur le vote de la loi.
AFP