Le célèbre agent de footballeurs Jorge Mendes, représentant de Cristiano Ronaldo, a été convoqué par la justice espagnole en vue d’une mise en examen dans l’affaire de fraude fiscale présumée visant l’attaquant-vedette du Real Madrid, a-t-on appris mercredi de sources judiciaires.
Mendes et deux autres conseillers de Ronaldo, son agent d’image Luis Correia et son avocat Carlos Osorio, sont convoqués le 19 octobre au tribunal de Pozuelo de Alarcon, dans une banlieue chic de Madrid, pour s’expliquer devant la juge chargée du dossier. L’influent agent portugais (51 ans) avait déjà été entendu par la justice espagnole et mis en examen fin juin dans une affaire similaire, où il est soupçonné d’avoir aidé l’attaquant colombien Radamel Falcao, aujourd’hui à Monaco, à frauder le fisc en Espagne.
Ces auditions font suite à celle de Ronaldo (32 ans), qui a lui-même été mis en examen le 31 juillet pour une fraude fiscale présumée de 14,7 millions d’euros. Selon le quotidien El Mundo, qui a eu accès au compte-rendu de l’audition du joueur, ce dernier a tenté de disculper son agent devant la juge. « La scolarité de Jorge a été une année plus courte que la mienne, il ne comprend pas ces questions d’impôts et il n’a aucune méchanceté. Sa spécialité, c’est d’obtenir les meilleurs contrats, rien de plus », a déclaré l’attaquant portugais.
Le parquet de Madrid, qui a initié l’affaire en déposant plainte le 13 juin, soupçonne Ronaldo d’avoir utilisé un montage de sociétés basées à l’étranger – aux îles Vierges britanniques et en Irlande, où les taux d’imposition sont très bas – pour éviter de payer ses impôts en Espagne sur ses « droits à l’image ». Le parquet reproche à Cristiano Ronaldo d’avoir déclaré tardivement, en 2014, 11,5 millions d’euros de revenus d’origine espagnole pour la période 2011-2014 alors qu’ils s’élevaient en fait à 43 millions. S’y ajoutent 28,4 millions d’euros qu’il aurait cachés au fisc pour la période 2015-2020. Soit un total de 14,7 millions d’euros d’ardoise fiscale impayée.
Les avocats de « CR7 » ont pour leur part allégué une simple différence d’interprétation sur la part de revenus taxables en Espagne. Si Ronaldo était jugé et condamné, il risquerait « une amende d’au moins 28 millions d’euros » et une peine allant jusqu’à trois ans et demi de prison, selon le syndicat des experts du ministère des Finances, Gestha.
Le Quotidien/AFP