Journée chargée hier pour le président français, Emmanuel Macron. Dans la matinée, il a fait un discours lors de la Conférence des ambassadeurs à Paris. L’événement, toujours très attendu, a permis au président français de dévoiler sa stratégie en matière de politique étrangère. La lutte contre le terrorisme islamiste et l’Europe ont été les deux grands thèmes de son intervention.
Concernant l’avenir du Vieux Continent, le jeune chef d’État a annoncé qu’il souhaitait une Europe «refondée» et «à plusieurs formats», tirée par une «avant-garde» des pays qui voudront «aller plus loin» dans la convergence de leurs économies et de leurs politiques. Il a annoncé qu’après les élections législatives allemandes le 24 septembre «la France fera des propositions à ses partenaires pour renforcer la convergence économique et monétaire, et la convergence de nos politiques fiscales et sociales».
Après ce discours, très suivi et diffusé en direct sur les chaînes d’information en continue chez nos voisins, le président français avait un autre rendez-vous un peu plus tard dans la journée : une visite de travail express au Luxembourg. Au programme, rencontre avec le Grand-Duc Henri et la Grande-Duchesse Maria Teresa et discussions à bâtons rompus avec le Premier ministre, Xavier Bettel, et le Premier ministre belge, Charles Michel, sur… la question européenne. Et le président français a pu trouver deux alliés dans son combat pour promouvoir sa vision européenne. Du discours de la matinée aux discussions le soir avec ses partenaires européens, Emmanuel Macron n’a pas perdu de temps! L’homme est pressé et veut faire bouger les choses. Sera-t-il entendu? Le gouvernement polonais, piqué au vif par ses déclarations sur le travail détaché, a déjà tenté de le renvoyer dans les cordes il y a quelques jours seulement.
Ces rounds de discussion se succèderont et même s’intensifieront pour le président français qui bénéficie (pour le moment) d’une belle aura sur la scène internationale. Elle sera utile pour faire bouger les lignes et remettre concrètement l’Europe sur un chemin plus vertueux. Mais quelle gageure!
Laurent Duraisin (lduraisin@lequotidien.lu)