Un kamikaze s’est fait exploser mardi dans une rue commerçante près de l’ambassade ultra-sécurisée des États-Unis dans le centre de Kaboul, faisant quatre morts et plusieurs blessés, ont annoncé les autorités afghanes.
C’est la dernière en date d’une série d’attaques meurtrières dans la capitale afghane. Il y a trois mois, un attentat dévastateur au camion piégé avait frappé le quartier diplomatique de Kaboul, faisant environ 150 morts et 400 blessés, pour la plupart des civils. «Vers 10h00, un kamikaze a déclenché ses explosifs près d’une banque proche du square Massoud. Plus de détails plus tard», a déclaré Najib Danish, un porte-parole du ministère afghan de l’Intérieur.
Il a ajouté sur Twitter que quatre personnes avaient été tuées dans l’attentat. La déflagration s’est produite alors que de nombreuses personnes étaient censés venir chercher leur salaire à la banque avant la grande fête musulmane de l’Aïd al-Adha. Les salaires des forces de sécurité et des employés du gouvernement transitent en général par la Kaboul Bank. Waheed Majroh, porte-parole du ministère de la Santé, avait déclaré auparavant qu’un mort et huit blessés avaient été transportés dans les hôpitaux de la capitale.
La rue concernée est une artère commerçante très fréquentée qui mène jusqu’au square Massoud près de l’ambassade des Etats-Unis, dans le quartier diplomatique de Kaboul. L’attentat n’a pas été revendiqué dans l’immédiat. Mais il survient alors que les talibans ont mené ces derniers temps une série d’attaques à la faveur de la saison estivale qui voit habituellement un regain de violences. Il survient quelques jours après que le président américain Donald Trump a ouvert la voie au déploiement de milliers de soldats américains supplémentaires en Afghanistan.
Les talibans, qui réclament un retrait total des troupes internationales et ont régné sur le pays de 1996 à 2001, ont réagi en promettant de faire de l’Afghanistan un «nouveau cimetière» pour les Américains. La population afghane paie un très lourd tribut au conflit qui a débuté avec l’invasion américaine il y a 16 ans pour chasser du pouvoir les talibans. Pour les experts, la stratégie de Donald Trump pourrait renforcer la détermination des insurgés et se traduire par des pertes civiles plus lourdes encore.
Depuis la fin de la mission de combat de l’OTAN dans le pays, l’armée et la police afghanes sont à la peine pour faire face aux insurgés, en même temps qu’elles affrontent la menace croissante du groupe Etat islamique.
Le Quotidien/AFP