Les générations se succèdent dans les cages, les bassins et les volières du zoo d’Amnéville. Les petits qui naissent ici ne passeront pas toute leur vie à Amnéville.
Tico, petit mandrill de quinze jours, s’accroche au pelage de sa mère. Les spectateurs assistent à la scène derrière de grandes vitres. Un jeune mâle s’approche, et tente d’attraper le bébé. Il semble vouloir jouer. La femelle fait volte-face et s’enfuit. « Montsée est très protectrice, elle le garde beaucoup avec elle », explique Marion, animatrice au service pédagogique du parc animalier amnévillois. Lorsque Tico aura atteint sa maturité sexuelle, vers 2 ans, il sera envoyé dans un autre zoo.
La grande majorité des animaux qui naissent ici intègrent une sorte de bourse d’échange internationale des parcs animaliers, permettant de diversifier génétiquement les groupes. « Tico est un premier jeune pour le père et pour la mère, c’est ce qui le rend intéressant. Il est le fruit d’une nouvelle lignée », précise-t-elle. Ces échanges de spécimens permettent d’éviter les tares de consanguinité au sein d’une même population.
Les mandrills sont menacés d’extinction en raison de la déforestation infligée à l’Afrique équatoriale, « mais aussi à cause de la consommation de viande de brousse ».
Trop de bébés ?
Lorsque les naissances se succèdent dans un groupe, et que la demande n’est pas suffisante dans les autres parcs animaliers, alors la population est régulée. Les mâles sont séparés des femelles, ou bien, comme chez les hippopotames, les femelles sont mises sous contraceptif.
Cette année a été riche en naissances à Amnéville. Parmi les espèces en danger, trois kangourous wallabies, un dik dik (antilope naine), un rat nuage ont vu le jour. Quatre louveteaux blancs sont nés, mais aussi un petit lama, un veau nain d’Afrique et d’autres encore.
Mises bas naturelles
Pour ces animaux, les mises bas sont moins surveillées que chez certains grands mammifères, comme les rhinocéros par exemple. « Les femelles se débrouillent seules. Moins on intervient et mieux c’est », explique Marine, une autre animatrice du parc.
Oisillons et dresseurs
Chez les ovipares, trois manchots du Pérou, un ibis chauve, un caracara des montagnes, trois harfangs des neiges, une chouette de l’Oural et deux loriquets à tête bleue ont éclos. Dès que les œufs sont pondus, ils sont mis en incubateurs. Chez les rapaces et les autres oiseaux utilisés dans les spectacles, une partie des oisillons est immédiatement prise en charge par les dresseurs. Et les autres repartent dans d’autres parcs.
Approcher les jeunes
Lorsque les soigneurs doivent approcher les jeunes lionceaux ou louveteaux pour les pucer, ils le font sans les isoler du groupe. « Les mères nous laissent faire, même si elles surveillent. Elles ont compris qu’on leur rendait les petits », explique Marion. Les prochaines naissances se dérouleront dans l’enclos des lions (le mois prochain) et dans celui des tigres autour du mois de décembre. Ensuite, la maternité sera plus calme jusqu’au printemps prochain.
C. B. (Le Républicain Lorrain)