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Richard Anthony n’entendra plus « siffler le train »


Richard Anthony s'est éteint à l'âge de 77 ans.

Le chanteur français Richard Anthony, idole yéyé des années 1960 et interprète du tube « J’entends siffler le train », est décédé dans la nuit de dimanche à lundi des suites d’une longue maladie dans les Alpes-Maritimes, à l’âge de 77 ans.

Il revendiquait plus de 600 chansons, 50 millions de disques vendus et 21 tubes classés numéro 1. Dès son troisième 45 tours, c’est le succès avec « Nouvelle vague » (1959). Suivront des dizaines de tubes, en particulier « J’entends siffler le train » en 1962, « Écoute dans le vent » en 1964 et « Aranjuez mon amour » en 1967.

Il est alors au faîte de sa fortune, pilote son avion privé pour partir en tournée et navigue entre Paris et le Swinging London. Mais il passe de mode après mai 1968, tente de s’installer aux États-Unis en 1978 puis revient en France en 1982.

Il connaît des années difficiles, ponctuées d’ennuis personnels et de démêlés judiciaires avec des ex-compagnes -il a eu neuf enfants de mères différentes- avant un regain de popularité au milieu des années 1990 et un nouveau come-back en 2006 grâce aux populaires tournées d’anciennes vedettes « Age tendre et Têtes de bois ».

« J’entends siffler le train », le slow de l’été 1962

Ballade entêtante et mélancolique, « J’entends siffler le train » est le slow de l’été 1962, l’été de la fin de la guerre d’Algérie. Pour des milliers de jeunes conscrits et leurs familles, cette chanson évoque le train qui les emmenait loin des leurs vers Marseille pour s’embarquer vers « la sale guerre ».

Richard Anthony connaissait depuis l’enfance cet air du folklore américain, « Five Hundred Miles »: « Ma mère, Anglaise, me chantait cette ballade », racontait-t-il.

Repris par la chanteuse américaine Hedy West à la faveur de la renaissance folk aux Etats-Unis et enregistré en 1961 par les Journeymen, le titre est rapporté en France par Hugues Aufray. Mais c’est à sa vedette, Richard Anthony, que la maison de disques choisit de le faire chanter.

C’est un succès énorme, inattendu pour un slow interprété par ce chanteur célèbre plutôt pour des titres enlevés comme « Nouvelle Vague » ou « Let’s Twist Again ». Il vend plus d’1,5 million de disques et s’achète une maison près de Saint-Tropez.

AFP

 


Richard Anthony – J’entends siffler le train… par LePoint