Les autorités hongkongaises ont décrété mercredi le niveau d’alerte maximal à la tempête face au typhon Hato qui a paralysé la mégapole d’ordinaire frénétique, clouant au sol des centaines d’avions et provoquant la fermeture de la Bourse.
Les services météorologiques (HKO) ont déclenché vers 09h00 le signal d’alerte 10, le niveau maximum, ce qui signifie que des vents de force ouragan sont attendus dans l’ancienne colonie britannique. C’est la première fois en cinq ans que le niveau d’alerte 10 est décrété et la troisième fois seulement depuis que le territoire a été restitué à la Chine en 1997.
Vers 11h00, Hato se trouvait à peine à 60 kilomètres au sud-ouest du territoire. Des vagues géantes s’écrasaient sur les côtes et certains quartiers étaient inondés à hauteur des genoux. Le typhon était accompagné de vent soufflant en rafales de 168 kilomètres par heure, arrachant des échafaudages, des arbres ou des grues. «J’étais sur mon balcon dans mon village de Yuen Long quand un arbre est littéralement passé en volant devant la maison», a raconté Dave Colson, qui habite à Yuen Long, dans les Nouveaux territoires, dans le nord-ouest de Hong Kong.
Les rues habituellement noires de monde étaient désertes et couvertes de branches d’arbres arrachées, hormis quelques téméraires qui tentaient de filmer la tempête. Selon le gouvernement, deux personnes ont été blessées et environ 200 personnes ont cherché refuge dans des abris. Hato se dirige vers l’estuaire de la rivière des Perles et devrait toucher terre à une centaine de kilomètres à l’ouest de Hong Kong dans l’après-midi.
La compagnie hongkongaise Cathay Pacific a annoncé l’annulation de la plupart de ses vols prévus au décollage avant 17H00. Hong Kong Airlines lui a emboîté le pas. D’après les autorités aéroportuaires, 420 vols avaient été annulés à l’aube. Les autobus et le métro fonctionnaient en service minimum tandis que les services de ferry ont été suspendus. La séance de la matinée a été annulée à la Bourse de Hong Kong, la place financière se réservant la possibilité d’annuler celle de l’après-midi en fonction de la météo.
Hong Kong est régulièrement affectée par des typhons entre juillet et octobre mais il est rare que les tempêtes la touchent directement. La plus violente s’est produite en 1962. L’oeil du typhon Wanda était passé sur la ville où des rafales de 284 km/h avaient été enregistrées. Cent trente personnes avaient été tuées et des milliers d’habitations avaient été rasées, faisant 72 000 sans abris. Depuis lors, Hong Kong s’est adaptée aux typhons, par exemple en faisant en sorte que les gratte-ciel les plus élevés puissent s’incliner au gré du vent. Les procédures d’urgence sont strictes et les typhons provoquent rarement des décès.
Le Quotidien/AFP