Son succès est tel que les Audunois le réclament : le food-truck Le Circuit gourmand, qui propose des hamburgers cuisinés à partir de produits frais et locaux, ne s’arrêtera pourtant pas à Audun-le-Tiche. Il ferait trop d’ombre au McDonald’s et aux kebabs selon la mairie.
Lorsque Julie Thalmann et son compagnon, Dominique Lori, ont lancé leur affaire au mois de juin, ils ne s’attendaient sûrement pas à un tel plébiscite. Le constat est pourtant sans appel : partout où il passe, Le circuit gourmand jouit d’un véritable succès. Le bouche-à-oreille et les réseaux sociaux ont largement contribué à assurer la bonne publicité du food-truck et à vanter la qualité des produits : des hamburgers, salades et desserts faits maisons, cuisinés à partir de produits frais et locaux. La mayonnaise a tout de suite pris en Moselle. À tel point qu’un peu partout dans le Pays-Haut, on réclame son passage.
Deux demandes, deux refus
Audun-le-Tiche ne déroge pas à la règle. Alors que le food-truck s’arrête déjà à Yutz, Kuntzig, Fixem, Stuckange et Boulange, les Audunois ont partagé à plusieurs reprises, sur les réseaux sociaux, leur souhait de pouvoir eux aussi profiter de ces fameux hamburgers une fois par semaine.
Julie et Dominique, par ailleurs originaire d’Audun-le-Tiche, ont également fait de la ville frontalière une cible prioritaire. « Nous aurions souhaité nous installer un soir dans la semaine » , explique Julie. Un souhait qui s’est toutefois heurté au refus du bureau municipal.
« Par deux fois, nous avons demandé à nous installer à Audun-le-Tiche. Mais on nous a répondu négativement les deux fois » , regrette Julie. Selon elle, même l’accès au marché, le samedi après-midi, leur a été refusé. Une décision qui a surpris le couple autant que les habitants. Sur les réseaux sociaux, ces derniers font savoir leur mécontentement et leur incompréhension vis-à-vis d’une décision qu’ils jugent injuste.
Incompréhension renforcée par le fait qu’aucune réglementation spécifique n’interdit la restauration ambulatoire à Audun-le-Tiche. Cela a même déjà existé par le passé. Toti-Buratti , à la fin des années 1980, vendait des sandwiches, frites et hamburgers à bord d’une camionnette. Et au début des années 2000, un bus avait pris ses quartiers avenue Salvador-Allende pendant quelque temps.
Une erreur de jugement à l’origine des refus ?
La mairie a justifié sa décision en expliquant que la présence d’un camion spécialisé dans le fast-food serait trop concurrentielle pour McDonald’s , Culture Pain et les snacks-kebabs, eux aussi positionnés sur ce secteur d’activité. « Quant au marché du samedi après-midi, nous ne pouvons plus accepter personne, nous sommes déjà saturés, explique Bouzid Djebar, adjoint au maire. Lorsqu’il déménagera au carreau de la mine, pourquoi pas, mais actuellement c’est impossible, cela deviendrait ingérable avec le marché qui s’étale déjà dans les rues adjacentes. »
Néanmoins, les choses ne semblent pas figées, et la position de la mairie pourrait encore bien évoluer. L’adjoint avoue qu’un malentendu pourrait être à l’origine des refus hâtifs. « S’il s’agit de produits locaux, cela n’a effectivement pas grand-chose à voir avec McDo. Nous allons en reparler avec le bureau municipal. On aimerait bien que les gérants reviennent pour mieux nous expliquer le concept. Nous n’avons reçu que des courriers pour le moment… »
De son côté, l’opposition a fait savoir qu’elle comptait inscrire ce dossier à l’ordre du jour du prochain conseil municipal, prévu en septembre. Victime de son succès, le food-truck ?
Damien Golini (Le Républicain Lorrain)