Mis en place par la Croix-Rouge luxembourgeoise, le service Psy-Jeunes accompagne les adolescents et jeunes adultes, âgés de 12 à 27ans, en demande d’aide.
Troubles émotionnels, angoisses, idées suicidaires, problèmes familiaux, abus sexuels… Les trois psychothérapeutes de Psy-Jeunes accompagnent chaque année plus d’une centaine de jeunes en difficulté. Nous proposons un suivi psychologique et psychothérapeutique ambulatoire aux jeunes et jeunes adultes en demande d’aide afin de favoriser leur santé mentale et leur bien-être psychique à long terme.» C’est ainsi que Christiane Weintzen définit la mission du service Psy-Jeunes de la Croix-Rouge luxembourgeoise, créé le 1er octobre 1993 et situé au 17, rue Glesener à Luxembourg.
La psychothérapeute pour enfants et adolescents et responsable du service et ses deux collègues Manuela Woll et Nathalie Gira viennent en aide à plus d’une centaine de jeunes, âgés de 12 à 27 ans, chaque année : 122 en 2014, 115 en 2015 et 147 en 2016. «Chaque cas est particulier», note Christiane Weintzen. Et les pathologies sont nombreuses : troubles émotionnels, angoisses, idées suicidaires, problèmes familiaux, abus sexuels, violence…
«Une collaboration» entre le jeune et le psy
«Le premier contact se fait par téléphone par l’intermédiaire de la helpline de la Croix-Rouge luxembourgeoise (tél. : 27 55) que le jeune contacte, explique la psychothérapeute de 35 ans. Ensuite, nous le rappelons pour discuter, fixer un premier rendez-vous – aujourd’hui la liste d’attente est de trois mois – ou le réorienter vers une autre structure plus adaptée à son problème. Lors de notre premier rendez-vous, on essaie de voir si le jeune se sent à l’aise avec nous et si nous avons les moyens pour l’aider. Le dialogue s’installe. Ensuite, on fait une demande auprès de l’ONE (Office national de l’enfance) pour prendre en charge la thérapie. C’est l’ONE qui décide si on poursuit la thérapie ou non en vertu de la loi sur l’aide à l’enfance de 2010. Une fois acceptée par l’ONE, la thérapie se poursuit et on établit un diagnostic.» Et chaque thérapie est unique et «est le fruit d’une étroite collaboration entre le jeune et le psychothérapeute, avance Christiane Weintzen. Il faut établir une relation de confiance, le valoriser, lui montrer qu’il a de quoi s’estimer et être estimé».
Elle poursuit en illustrant ses propos avec des exemples : «Pour un jeune avec des idées suicidaires, il y aura une phase de stabilisation à mettre en place en l’aidant à retrouver des ressources, tout d’abord personnelles au fond de lui, puis auprès des membres de sa famille ou des amis et aussi en l’aidant à retrouver lui-même l’envie et le plaisir de faire des activités. Après l’avoir identifié, on essaie toujours de résoudre le problème en se confrontant au traumatisme et en l’acceptant. Par exemple, pour les angoisses, on trouve ensemble des méthodes pour les gérer. Pour les traumatismes, il y a aussi une phase de stabilisation, puis une phase de confrontation, et une troisième phase de deuil et d’acceptation du traumatisme comme faisant partie de sa vie.»
Et une thérapie dure combien de temps? «Tout dépend, répond Christiane Weintzen. Nous avons une moyenne de 19,15 mois. Mais certains viennent pendant six mois ou plusieurs années.» À raison d’une séance d’une heure ou d’une heure et demie par semaine ou toutes les deux semaines : le choix est la décision du jeune et de sa psychothérapeute. «La thérapie est une béquille pour avancer, estime Christiane Weintzen. Nous sommes là pour les accompagner, les aider à retrouver leur équilibre. Nous ne sommes pas là pour créer une dépendance. Notre réussite, c’est quand le jeune n’a plus besoin de nous.»
«La société a changé…»
Et aujourd’hui pense-t-elle que les jeunes sont plus en souffrance ou en difficulté qu’auparavant? «La société a changé, avance la psychothérapeute du service Psy-Jeunes de la Croix-Rouge luxembourgeoise depuis six ans. Les enfants et les jeunes de tous les milieux subissent plus de pression et de stress qu’avant, que ce soit au sein de la vie familiale ou à l’école. Beaucoup d’enfants et de jeunes souffrent d’un manque de confiance en soi et d’estime de soi. On n’a aussi pas de place pour être soi-même. En ce qui concerne les violences et les abus sexuels sur les enfants, la société ne prend pas toujours ses responsabilités et détourne la tête. Et dans le même temps, la psychothérapie est mieux acceptée et reconnue par la société. La parole des enfants et des jeunes se libère aussi. Il faut que cela continue. Chaque problème a une solution.»
Guillaume Chassaing
Helpline : 27 55