Des bénévoles travaillent dans la tranchée de Chattancourt depuis deux ans et demi pour la reconstituer. Elle accueille aujourd’hui des visites toute la semaine du mardi au dimanche, de 14h à 19h.
L’idée de reconstituer une tranchée a surgi en 2014 lors des cérémonies du centenaire de la Grande Guerre. «Les Luxembourgeois sont morts pour la plupart le 20 août 1917. Ils sont partis des tranchées de Chattancourt pour reprendre le village de Cumières à deux kilomètres de là», raconte David Amberg.
«On a reconstitué 100 mètres de tranchée avec des bénévoles et des cultivateurs qui sont venus nous aider. J’aimerais faire venir les scolaires luxembourgeois. Nous recevons déjà des classes qui nous posent des tas de questions, alors je pense que cela pourrait également intéresser les écoliers et lycéens luxembourgeois», estime David Amberg.
Des jeunes qui apprendraient sur le terrain une partie de l’histoire de ces Luxembourgeois morts sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale, après que leur famille eut participé à l’exode de la fin du XIXe siècle pour s’installer en France, comme ce fut le cas d’une grande majorité de ces légionnaires enterrés autour des tranchées.
«Les Luxembourgeois enterrés à Chattancourt sont à 800 mètres de la tranchée que nous avons reconstituée.» David Amberg raconte qu’une classe venue de Nantes a, par exemple, déposé une gerbe sur la tombe de deux soldats originaires de cette commune de l’ouest de la France.
Une cérémonie officielle ?
Non, loin de là, l’association les Amis de Cumières avec qui David Amberg entretient d’excellentes relations veut faire une cérémonie au mois d’octobre prochain et a l’idée de faire prononcer une phrase dans chaque langue des légionnaires étrangers. «Il serait bien d’avoir quelqu’un du Grand-Duché qui se prête à l’exercice.»
Les Amis de Cumières pensaient avoir affaire à des légionnaires français. «Mais non, c’est bien le sang luxembourgeois qui a coulé à Chattancourt et à Cumières mais aussi dans le nord de la France, dans la Marne. En Lorraine, il n’y a que ces deux lieux, Chattancourt-Cumières et plus tard Flirey en Meurthe-et-Moselle mais à partir du 8 janvier 1918», précise David Amberg. Flirey a été reconstruit après la Première Guerre mondiale par l’architecte Émile André, en respectant l’aspect typiquement lorrain de village-rue.
Et pour revenir à Chattancourt, il aurait bien voulu organiser une cérémonie avec les Luxembourgeois, comme par exemple un dépôt de gerbe. «Il faudrait trouver une date encore cette année en 2017 car la plupart des légionnaires luxembourgeois sont morts le 20 août 1917. Pourquoi pas en présence du Grand-Duc !», rêve David Amberg.
Geneviève Montaigu
Pour en savoir plus
L’association Les francs-tireurs lorrains existe depuis 2001 et elle est membre de la fédération Grande Guerre. «Nous nous sommes rendus à cinq reprises à Tambov en Russie avec les associations françaises et nous avons toujours déposé une gerbe pour le musée des enrôlés de force de Dudelange», précise David Amberg.
Pour en savoir plus, il existe des sites internet qui renseignent sur les activités de ces historiens amateurs et éclairés mais tous bénévoles à l’association Les francs-tireurs lorrains et la tranchée de Chattancourt : www.tranchee-verdun.com. On peut se rabattre aussi sur les pages Facebook La tranchée de Chattancourt ou Les francs tireurs lorrains. Et enfin sur le compte Twitter @Chattancourt.
La Tranchée de Chattancourt est ouverte du mardi au dimanche de 14h à 19h.