Si le Luxembourg déplore peu d’abandons sauvages d’animaux, force est de constater que les adoptions se font encore trop à la légère.
L’activité ne s’arrête jamais au refuge de Gasperich. Les employés s’activent pour s’occuper des animaux et les préparer à une future adoption.
Il suffit de s’approcher du corridor de cages pour que les chiens se mettent à aboyer frénétiquement. Des chiens qui étaient dans des familles et qui ont été abandonnés pour des raisons diverses. Mais souvent, c’est parce que l’adoption s’est faite sans réfléchir aux conséquences : « On achète un chiot parce que c’est mignon, qu’on aime plus l’idée d’avoir un chien que s’en occuper au quotidien, explique Pascale Sax, responsable du refuge de Gasperich. C’est plus un achat coup de cœur pour l’aspect du chien, sans s’occuper du reste. Puis il grandit, est mal éduqué, il fait des dégâts et demande beaucoup d’attention. Combien de chiens sont enfermés du matin au soir pendant que leur maître est au travail? Ils sont à coup sûr malheureux. Le grand classique reste le chiot qui grandit et la race qui n’est pas du tout adaptée en termes de comportement et de caractère aux propriétaires. »
Manque d’éducation
Sans compter les accidents avec les enfants, qui condamnent la place du chien dans la famille : « Nous avons, par exemple, des morsures de chiens sur des enfants. Mais, dans la plupart du cas, quand on demande, c’est parce que l’enfant a ennuyé le chien pendant son sommeil, etc. Ce n’est donc pas de la faute du chien, mais c’est lui qui est puni, c’est vraiment dommage », estime Pascale Sax.
Résultat, les chiens atterrissent au refuge sans aucune éducation pour certains. Les éducateurs ont alors plus de travail, mais la plupart du temps ils arrivent à reprendre les choses en main. Il faut dire que le refuge se voit en entremetteur, pas question de donner un chien dont le caractère ne correspond pas à la personne qui veut adopter : « Nous avons eu le cas d’un couple âgé, dans les 80 ans, qui voulait absolument un chiot. Il est préférable dans ce cas d’adopter un chien plus âgé, plus tranquille, plutôt qu’un chiot qui demande beaucoup d’énergie et de patience car il faudra l’éduquer. Ils se sont entêtés et sont donc allés voir un éleveur qui était moins regardant. Nous ne refusons pas les adoptions aux personnes âgées, ce n’est pas ça, mais notre but est que le chien soit bien dans une famille et qu’il y reste longtemps », poursuit la responsable.
Le processus d’adoption ne se fait donc pas à la légère. Questionnaire pour connaître le style de vie, le temps consacré à l’animal, s’il y a des enfants, d’autres animaux. Il faut bien comprendre que chaque race de chien comprend ses caractéristiques et ses besoins. Une promenade avec le chien pour voir, puis l’animal est laissé pendant 14 jours à l’essai. Les éducateurs viennent voir sur place car un simple détail peut tout changer : « Parfois, simplement le lieu du panier où dort le chien peut changer son comportement. Les éducateurs sont là pour donner des conseils et faire en sorte que l’adoption se passe le mieux possible. »
À l’issue de l’essai, l’adoption est validée. Quatre-vingt-dix euros pour un chat, 250 euros pour un chien, ce qui comprend tous les vaccins, la stérilisation et la puce qui enregistre l’animal. Avec, à la clé, un nouveau membre de la famille… à long terme!
Audrey Somnard