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Le tourisme, un enjeu capital pour le Grand-Duché


L’accueil des touristes doit s’améliorer, estime Francine Closener. (Photo : DR)

La secrétaire d’État à l’Économie, Francine Closener, a présenté jeudi le nouveau plan quinquennal pour le tourisme. Son budget grossit de près d’un tiers par rapport au programme précédent.

Le plan quinquennal d’équipement de l’infrastructure touristique est la boîte à outils de l’État pour soutenir les efforts (privés et publics) en matière de développement touristique. Avec 60 millions, un montant plus haut que jamais, il se montre ambitieux.

Au ministère de l’Économie, on rêve d’espace, mais on sait aussi profiter du plancher des vaches. Et quel plancher, puisque le Luxembourg regorge de sites qui méritent d’être découverts. Cela tombe bien, les chiffres montrent que le tourisme repart désormais à la hausse. Une tendance dont l’Europe tire profit puisque le Vieux Continent est de plus en plus visité. En 2015, il représentait 51,2 % du tourisme mondial, soit une hausse de 4,7 % par rapport à l’année précédente. Cela correspond à plus de 607 millions d’arrivées tout de même.

Évidemment, tout ce petit monde ne pose pas ses valises au Luxembourg, mais le Grand-Duché ne souhaite pas passer à côté d’une manne qui représente déjà une jolie part de son PIB (5,1 %, lire par ailleurs) et la bagatelle de 18 500 emplois directs et indirects. Avec le nouveau plan quinquennal 2018-2022, le gouvernement souhaite désormais passer à la vitesse supérieure et marquer une très nette différence avec son prédécesseur. En 2012-2017, la plan se montait à 45 millions d’euros et il s’agissait de la première fois où il était à la baisse (50,3 millions pour 2008-2012). Le contre-pied est significatif.

Cette somme de 60 millions d’euros sera distribuée selon de nouveaux préceptes. «Auparavant, l’unique angle d’approche était celui de la promotion du pays, souligne Francine Closener. Mais cette année, nous avons choisi de développer un nouveau point de vue : celui du touriste, ce qui n’avait jamais été fait. Nous avons rédigé une sorte de livre blanc du tourisme dans lequel nous posons la question de savoir ce que veulent les clients et développons les moyens pour les satisfaire.»

Une des interrogations a été de se demander où et comment les touristes potentiels découvraient le pays. «Sur internet, répond la secrétaire d’État. Non seulement il faut développer le site visitluxembourg.com, mais il faut se demander si les hôtels et toute l’offre touristique en général se présentent suffisamment bien sur le web. La réponse est non.» Du coup, un volet important du plan quinquennal porte sur la digitalisation du secteur. Les aides en ce sens peuvent atteindre 20 %.

Un autre axe de travail a été de promouvoir une plus grande diversité géographique de l’offre touristique. Ainsi, les acteurs privés seront davantage soutenus s’ils développent des projets en zone rurale. La carte du plan de développement rural a été calquée pour établir cette distinction ville/campagne. «Un hôtel construit à Luxembourg bénéficiera d’une subvention de 10 % tandis qu’un hôtel construit à Beaufort sera soutenu à hauteur de 20 %», a-t-elle expliqué.

Deux auberges de jeunesse en projet

La plan quinquennal prévoit également de participer plus généreusement à l’accessibilité des infrastructures touristiques pour les personnes à mobilité réduite. «Tous les investissement qui iront dans ce sens seront subventionnés jusqu’à 50 %», soutient Francine Closener.

Une clause permettra également d’aider plus rapidement les hébergements touristiques touchés par des catastrophes naturelles. «C’est une nouveauté qui découle des inondations de l’Ernz noire, explique-t-elle. Il n’avait pas été évident de débloquer de l’argent puisque le cadre légal n’existait pas. C’est désormais le cas.» Les aides peuvent atteindre 50 %.

Un premier appel aux communes et aux syndicats d’initiative a déjà permis de pointer des initiatives susceptibles d’être soutenues dans 25 communes. On retrouve notamment les projets d’auberges de jeunesse à Ettelbruck et Vianden, d’espace wellness à Pétange ou d’un centre culturel doté d’une salle de cinéma à Garnich. «Le tourisme est un acteur économique important qui a été délaissé dans le passé. Il fallait établir les grandes orientations de son développement pour mieux soutenir les projets porteurs. C’est ce que nous venons de faire», affirme Francine Closener.

Erwan Nonet