Huan Huan, la femelle panda prêtée par la Chine au zoo de Beauval (Loir-et-Cher) est enceinte, une première en France pour des pandas géants, et désormais toute l’équipe du zoo attend avec impatience la naissance, prévue début août.
Les équipes vétérinaires du zoo de Saint-Aignan-sur-Cher ont réalisé une échographie de la femelle panda, mercredi en fin de matinée, et ont observé clairement le bébé pour la première fois. «C’est exceptionnel, ça va être notre bébé chéri, nous avons explosé de joie devant l’échographie car cela faisait longtemps que l’on attendait ce moment. C’est aussi un espoir pour la conservation des pandas qui sont en danger d’extinction dans la nature», a déclaré à l’AFP Delphine Delord, directrice de la communication du zoo. La naissance est prévue pour le 4 ou 5 août, la gestation des pandas ne durant qu’environ cinquante jours. Seuls 19 parcs zoologiques dans le monde possèdent des pandas, en dehors de la Chine.
Huan Huan («joyeuse»), âgée de bientôt 9 ans, et son comparse masculin Yuan Zi (littéralement, «fils de celui qui a la tête ronde» ou «rondouillard»), sont arrivés en janvier 2012 à Beauval. Ils ont été prêtés par la Chine pour une durée de 10 ans, à l’issue d’intenses tractations au plus haut niveau entre Paris et Pékin. Pour que la Chine prête un panda à un pays étranger, le chef de l’État de ce pays doit le demander de visu et en personne au président chinois. Huan Huan et Yuan Zi sont les seuls pandas géants présents en France.
Si tout se passe bien, le bébé devrait repartir en Chine d’ici trois ans lorsqu’il sera sevré, selon zoo, qui recense quelque 750 naissances d’animaux par an. Il est très difficile de faire se reproduire des pandas. L’an dernier, seuls trois ont vu le jour en Europe.
« 3 à 4 cm de long »
«La femelle est féconde une fois par an pendant 48 heures. Nous les avons mis ensemble au mois de février, il n’y a pas eu d’accouplement, donc nous avons fait une insémination artificielle», a expliqué Mme Delord. L’an dernier, Huan Huan avait déjà fait une fausse gestation, courante chez les pandas, après une première tentative de fécondation. Selon Baptiste Mulot, responsable vétérinaire du zoo, «le risque que la gestation n’arrive pas à son terme est faible car nous sommes à la fin». Les pandas ont la faculté, rarissime dans le règne animal, d’arrêter le développement du fœtus s’ils estiment que la période est peu favorable pour mettre bas. C’est la période dite de «diapause».
«Nous avons fait plusieurs échographies au mois de juillet. S’il y a fécondation, la femelle se met en diapause puis sort de diapause, le fœtus nidifie, puis c’est le début de la gestation», a expliqué Mme Delord. Quand elle est en gestation, un pic de progestérone est observé. La femelle panda change de comportement, elle dort toute la journée et perd du poids. «Nous savions que le fœtus n’était théoriquement observable que depuis vendredi dernier. Le bébé observé ne mesure que 3 à 4 cm de long, et ne devrait mesurer qu’une dizaine de centimètres et ne peser qu’une centaine de grammes à sa naissance», a précisé Baptiste Mulot.
«Nous avons eu un bon suivi de la femelle. Grâce aux analyses réalisées, nous savions précisément à quel moment elle ovulait et nous avons pu l’inséminer à la bonne date, l’ovule ayant une durée de vie de quelques heures», a ajouté M. Mulot. Grâce aux programmes de conservation, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a retiré fin 2016 le panda de la catégorie des espèces «en danger». Il reste néanmoins inscrit dans celle des espèces vulnérables dans sa liste rouge des espèces menacées.
Le Quotidien/AFP