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Les yeux braqué sur Google

Le monde a les yeux braqués sur Google. À commencer par le Luxembourg, qui se plie en quatre pour accueillir le méga data center de la firme.

À la clé, un milliard d’euros de retombées, des emplois, et une place au soleil dans le cloud mondial… Mais il faut d’abord régler un problème foncier plus terre-à-terre. Au Grand-Duché les places sont chères, même pour le roi d’internet!

Chez le voisin français, c’est le fisc qui lorgne sur Google, mais avec un regard noir : les autorités ont échoué à réclamer 1,1 milliard d’euros au géant américain, accusé de profiter d’un montage fiscal abusif. Mais ces «sacrés français» sont têtus et veulent faire appel. Objectif? «Encaisser les recettes correspondant à l’activité réelle de Google en France», espère le gouvernement. On lui souhaite réellement bon courage.

À Bruxelles aussi, on regarde l’entreprise californienne d’un mauvais œil. Il y a un mois, la Commission européenne lui a infligé une amende de 2,42 milliards d’euros pour abus de position dominante avec son comparateur de prix, Google Shopping. Un record!

Mais Google aime tutoyer les sommets : le numéro deux mondial (derrière Apple) vient de dévoiler un chiffre d’affaires astronomique de 25,1 milliards de dollars pour le second trimestre 2017. Soit +21 % par rapport à 2016, malgré l’amende européenne. «Easy»!

Du côté des astres justement, Google a demandé à l’astronaute Thomas Pesquet de photographier la Station spatiale internationale sous toutes les coutures, désormais visible dans son service «Street View». Jusqu’où ira Google?

Jusque dans nos têtes, peut-être! Car Google n’a pas lâché ses «Glass». Deux ans après l’échec de ces lunettes connectées, le groupe revient par la petite porte, avec les «Glass Enterprise Edition», une version calibrée pour les entreprises. Le but est de permettre à leurs porteurs de «travailler plus vite, de façon plus concentrée», en affichant une foule d’informations sur les lunettes.

Sauf que quand Google a les yeux braqués sur vous, mieux vaut se méfier : l’homme ainsi «augmenté» pourrait voir ses libertés diminuer. Car certains progrès sont ainsi faits qu’ils finissent par asservir plutôt que servir…