L’Égypte a averti mardi l’Union européenne que la crise du Golfe ne serait pas réglée tant que le Qatar ne renoncerait pas au terrorisme.
« Ce n’est pas une question de compromis. Nous ne pouvons pas faire de compromis avec une quelconque forme de terrorisme. Nous ne pouvons pas nous engager dans la moindre forme de négociations », a déclaré le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukri à l’issue d’une réunion UE-Égypte à Bruxelles.
« Ce n’est qu’une fois que les mesures nécessaires auront été prises par le Qatar, qu’il acceptera vraiment d’être un partenaire dans la lutte contre le terrorisme, que la crise sera réglée », a insisté le ministre.
Le diplomate égyptien a accusé Doha d' »héberger des éléments associés à des idéologies radicales et terroristes, et d’avoir utilisé ses organisations médiatiques pour promouvoir, justifier et glorifier des activités terroristes », en référence à la chaîne de télévision qatarienne Al-Jazira. L’Égypte accuse depuis longtemps Al-Jazira de soutenir les Frères musulmans, mouvement interdit par les autorités du Caire, qui l’accusent de violences commises après son éviction du pouvoir en 2013.
Début juin, l’Égypte, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et Bahreïn ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, accusant l’émirat de soutenir des groupes islamistes radicaux et de ne pas prendre assez de distance avec l’Iran, puissance régionale chiite, rivale de l’Arabie saoudite.
Les États-Unis s’efforcent de jouer les bons offices pour résoudre cette crise sans précédent entre le Qatar et ses voisins arabes qui l’accusent de soutenir le « terrorisme », mais jusqu’à présent sans succès apparemment.
De son côté, la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, qui s’est rendue dimanche au Koweït – dont l’émir cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah est impliqué dans une mission de médiation – a réitéré son appel à des pourparlers entre le Qatar et ses voisins, soulignant néanmoins que l’UE partageait avec l’Égypte sa « détermination à combattre le terrorisme ».
Dimanche, dans un communiqué, la diplomate avait exhorté « toutes les parties à engager des négociations afin de s’entendre sur des principes clairs et une feuille de route en vue d’une solution rapide de la crise », proposant l’aide de l’UE pour soutenir ce processus.
Le Quotidien/ AFP