Alphabet, la maison mère de Google, a publié lundi des résultats trimestriels supérieurs aux attentes mais plombés par l’amende infligée le mois dernier par l’Union européenne pour abus de position dominante.
Le groupe avait déjà prévenu qu’il devrait faire apparaître l’amende européenne dans ses résultats du deuxième trimestre. Il doit la payer même s’il prévoit de faire appel de cette pénalité. Du coup, le bénéfice net s’est inscrit en forte baisse, à 3,52 milliards de dollars sur cette période. Mais le bénéfice par action, référence aux États-Unis, ressort à 5,01 dollars contre 4,83 dollars attendus par les marchés.
Sans tenir compte de l’amende, le bénéfice net est en forte hausse à 6,26 milliards (contre 4,9 milliards à la même période l’an dernier), soit 8,9 dollars par action, là aussi meilleur qu’attendu. Le chiffre d’affaires a atteint 26 milliards de dollars, soit une croissance de 21% par rapport au deuxième trimestre de 2016. Le titre perdait toutefois plus de 3% en Bourse dans les échanges électroniques qui suivent la clôture à New York, à 950 dollars vers 23h00.
Le groupe s’est félicité des sommes engrangées par Google dans la publicité, en particulier «grâce aux résultats excellents dans la recherche sur mobile et une solide contribution de YouTube», a indiqué la directrice financière du groupe Ruth Porat, lors d’une conférence téléphonique. En revanche, le groupe a enregistré une hausse de certaines dépenses, en particulier la part des recettes publicitaires qu’il reverse à ses partenaires (TAC) qui s’est élevée à 5,1 milliards de dollars, soit plus d’un milliard de plus qu’un an plus tôt et davantage qu’attendu par les analystes. Le groupe a aussi évoqué les dépenses liées aux «data centers» ou les «achats de contenus» par YouTube.
Grand pari: Google Cloud
YouTube «a désormais 1,5 milliard d’utilisateurs mensuels» et ils le regardent «en moyenne 60 minutes par jour sur leurs téléphones et tablettes», a souligné le PDG de Google, Sundar Pichai, qui vient de rejoindre le conseil d’administration d’Alphabet. «Notre prochain grand pari, c’est le Google Cloud», les services en lignes dématérialisés, qui continue de croître, a-t-il ajouté. Enfin, les ventes de matériel (Google Home, téléphones…) sont «encourageantes», a-t-il dit, sans donner de chiffres.
Les «clics» sur des publicités, qui génèrent pour Google d’importants bénéfices, ont progressé de 52% sur un an mais le coût moyen d’un clic pour un publicitaire a toutefois baissé de 23%. La filiale Google, qui apporte l’essentiel des revenus d’Alphabet, a enregistré un bénéfice d’exploitation de 7,8 milliards de dollars, contre près de 7 milliards au deuxième trimestre 2016, et un chiffre d’affaires de 25,8 milliards de dollars, en hausse de 21% sur un an.
Les paris futuristes d’Alphabet (investissements dans la santé, les voitures autonomes, internet par montgolfières…) ont généré un chiffre d’affaires de 248 millions (contre 185 l’an dernier) mais enregistré une perte opérationnelle de 772 millions, un peu réduite par rapport à l’an dernier (855 millions). Le 27 juin, Bruxelles a infligé une amende record à Google pour abus de position dominante, d’un montant de 2,42 milliards d’euros (environ 2,7 milliards de dollars), ce qui pulvérisait le record précédent.
Dans un cas d’abus de position dominante, l’amende la plus importante jamais prononcée par la Commission européenne s’élevait jusqu’alors à 1,06 milliard d’euros, contre le géant américain des puces informatiques Intel, en 2009. L’exécutif européen, gardien de la concurrence dans l’UE, accuse Google d’avoir abusé de sa position dominante dans la recherche en ligne pour favoriser son comparateur de prix «Google Shopping». Dans quasiment tous les pays européens, le moteur de recherche Google détient une part de marché supérieure à 90%.
Le Quotidien/AFP