Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
S’inspirant d’une histoire vraie, le réalisateur canadien Jean-Marc Vallée présente Wild, un mélo bien lourd. Avec Reese Witherspoon en quête de réhabilitation.
C’est l’amour de la nature qui a poussé Reese Witherspoon à tourner « Wild ». (Photos : DR)
Direction la côte ouest des États-Unis. On se glisse dans les pas d’une marcheuse, on est sur le Pacific Crest Trail – nom de code : PCT – et c’est tout simplement le sentier de randonnée le plus long, le plus difficile et le plus sauvage d’Amérique du Nord.
Une jeune femme, Cheryl Strayed l’a emprunté puis raconté son périple en 2012 dans un livre, Wild : marcher pour se retrouver, qui sera un best-seller en librairies outre-Atlantique. Mais avant même la parution du livre, l’actrice Reese Witherspoon le lit, tombe immédiatement sous le charme des mots et du récit et contacte l’auteure : elle veut l’adapter au cinéma.
L’affaire est conclue, le film arrive en salles cette semaine : c’est Wild réalisé par le Canadien Jean-Marc Vallée, cinéaste hyperactif (cette année 2015, deux autres de ses films : Lost Girls and Love Hotels et Demolition, sont annoncés !) et remarqué pour C.R.A.Z.Y. (2005) ou encore Dallas Buyers Club (2013).
> Une accumulation de clichés
Et c’est parti pour la grande et longue marche, sac sur le dos. Depuis plusieurs années, Cheryl Strayed vit une vie sans intérêt, sans but, entre errance, addiction et échec de son couple. L’horizon lui paraît triste, sans lumière… jusqu’au jour où elle prend une grande décision. « La » décision qui va tout changer. Voilà, ça ressemble à un coup de tête – ou plutôt une ultime tentative de rebond – pour s’en sortir. Une ultime thérapie. Certains appellent au secours leur médecin généraliste, d’autres s’allongent sur le divan du psychanalyste. Cheryl Strayed, elle, décide de partir dans une longue marche. Elle va « faire le PCT » – 1 700 kilomètres à pied sur le Pacific Crest Trail. Évidemment, elle n’est pas spécialement sportive, absolument pas entraînée pour la marche à pied; elle sait seulement que durant ce périple, elle sera accompagnée, portée par le souvenir de sa mère disparue…
On s’en doute, la longue marche ne va pas être une simple partie de plaisir pour la jeune femme. Le réalisateur Jean-Marc Vallée explique : « Pendant 1 700 kilomètres, elle va affronter ses plus grandes peurs, approcher ses limites, frôler la folie, découvrir sa force. »
Wild, c’est l’histoire d’une femme plongée au fond du gouffre et qui essaye de se reconstruire.
Mais voilà, Vallée et Witherspoon ont respecté, par engagement et contrat, l’aventure et le récit de Cheryl Strayed. Et ce qui était une force dans les mots de l’auteure-marcheuse devient, là sur le grand écran, une accumulation de clichés.
De notre correspondant à Paris, Serge Bressan
