Depuis mai, les sapeurs-pompiers interviennent régulièrement au tribunal d’instance de Thionville pour une odeur de chaud persistante, sans jamais en trouver l’origine. Pourtant, il ne s’agit pas d’une hallucination olfactive collective.
Le phénomène attise forcément la curiosité. Cela fait quatre fois en deux mois que les sapeurs-pompiers interviennent au tribunal d’instance, allée Raymond-Poincaré à Thionville, suite au déclenchement de l’alerte incendie par des personnels inquiets.
D’importants moyens sont à chaque reprise déployés (grande échelle et autre fourgon-pompe tonne). Le personnel est évacué du bâtiment qui abrite aussi les prud’hommes. Et puis, rien. Pas de feu. Après inspection approfondie des lieux, les secours lèvent le camp. « On part car il n’y a pas de risques , insiste l’un d’eux. Mais on reste sur notre faim… » Car si aucune fumée, aucune combustion ne sont détectées, une odeur âcre est bien présente.
« Ça reste dans la gorge, ça sent le chaud », tente d’illustrer la présidente du tribunal d’instance, Anne-Cécile Dupuy. La magistrate se souvient de la première fois où l’alerte a été donnée. « C’était le 18 mai », glisse-t-elle. Elle présidait l’audience publique du tribunal de police. La salle a dû être vidée. « Tous les dossiers ont été renvoyés. »
«On cherche dans tous les sens»
Depuis, la scène se répète. « L’odeur de fumée provient du rez-de-chaussée mais elle n’est pas forcément sentie au même endroit , rapporte la présidente du TI. À chaque fois, le nécessaire est fait. On continue de chercher dans tous les sens. »
La société de sécurité mandatée sur le site (anciennement Banque de France) a fait sa visite annuelle, des électriciens ont apporté leurs expertises dans le bâtiment pourtant entièrement rénové au printemps 2015. Mais rien n’en serait ressorti. « Il devrait également y avoir une recherche sur la qualité de l’air , ajoute Marie-Cécile Dupuy. Tout le monde reste vigilant. » En effet, ces odeurs de fumée (sans feu) ne relèvent pas du fantasme ni d’une hallucination olfactive collective. « Les déclenchements de l’alerte ne se font pas de manière intempestive », martèle la présidente du TI.
« Vous imaginez un pompier qui ne trouve pas un feu malgré un dégagement d’odeur ? Ça rend fou ! », glissait l’un d’eux suite à l’une des interventions.
Chacun peut y aller de son hypothèse. Pour l’heure, le mystère est entier.
F. T. (Le Républicain Lorrain)