Les histoires extraordinaires d’Edgar Allan Poe en animation. Voici ce que propose, dans Extraordinary Tales, le réalisateur Raul Garcia. Un projet ambitieux.
Si Poe était le maître des ténèbres, « Extraordinary Tales » fait quant à lui revivre les morts… (Photos : DR)
Coproduit par la société luxembourgeoise Melusine, à qui l’on doit les magnifiques Ernest et Célestine ou Song of the Sea, Extraordinary Tales n’est pas à mettre devant tous les yeux, en tout cas pas ceux des plus jeunes d’entre nous. Il aura fallu près d’une dizaine d’années pour que ce film, anthologie à Edgar Allan Poe, voie le jour et le résultat est au service de l’œuvre : passionnant, sombre, corrosif.
Alors qu’il avait déjà adapté une des œuvres d’Edgar Allan Poe, The Tell-Tale Heart, en 2005, qui était en lice pour l’Oscar du meilleur film d’animation, l’animateur espagnol Raul Garcia est enfin arrivé à bout d’Extraordinary Tales.
On se souvient tous d’avoir découvert sur les bancs de l’école ces histoires extraordinaires d’Edgar Allan Poe qui nous ont à la fois fascinés et effrayés, on peut maintenant les découvrir sur grand écran. Raul Garcia et le producteur Stephan Roelants s’en souviennent eux aussi. Au point de se lancer le défi, il y a une dizaine d’années déjà, de les porter sur grand écran.
Le résultat est intrigant et fascinant, non pas seulement par le seul sujet mais aussi par son traitement. En effet, ce sont cinq histoires qui défilent sous nos yeux, cinq épisodes, entremêlés d’interventions de l’auteur lui-même, qui se suivent mais ne se ressemblent pas, au point de se demander si tout cela sort bel et bien des mains de la même personne.
On passe de la bande dessinée à l’expressionnisme allemand, en passant par l’univers de Goya, Piranesi, du gothique aux dessins sombres d’Alberto Breccia. Autant de références qui forment un véritable hommage à la matière première du cinéma d’animations : le dessin, la peinture ou la BD.
Et pour ajouter une cerise sur ce gâteau déjà bien savoureux, chaque histoire est narrée par des voix singulières : Christopher Lee, Guillermo Del Toro, Julian Sands et même… Béla Lugosi ! Rien que du très beau monde !
De notre collaboratrice Mylène Carrière
Ciné Utopia – Ce soir à 19h