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Une vache à lait un peu enfumée

La lutte contre le réchauffement climatique, voilà un sujet qui rassemble.

Vivant sur la même planète, nous sommes tous concernés. La vastitude du sujet est toutefois propre à dépasser le citoyen et le consommateur qui ne sait pas quoi faire. On lui répète pourtant à longueur de journée qu’il doit agir car c’est l’addition de petites actions qui donne de grands résultats.

Poli et bien discipliné, il s’informe et tente de suivre les instructions officielles. Il a d’autant plus intérêt à le faire qu’on lui a ancré dans le crâne que lutter rime avec économies d’énergies, et donc d’argent. C’est pourquoi en Europe, pendant de nombreuses années, les citoyens ont été incités à grands coups de primes à acheter des véhicules roulant au diesel. Mais ça c’était avant… qu’on lui explique que les particules fines et autres merveilles qui s’échappent des pots, même catalytiques, sont de vrais dangers pour la santé.

Certains automobilistes ont donc fait marche arrière et sont revenus à l’essence. Certes, ces voitures consomment plus mais avec la baisse du prix du baril de pétrole et la fin des primes généreuses, le consommateur n’est pas vraiment perdant.

Mais hier, au salon automobile de Genève, le patron de PSA, Carlos Tavares, a affirmé que le diesel était le « meilleur ami » de la lutte contre le réchauffement climatique et est un outil de masse pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Dans son sillage, d’autres constructeurs ont plaidé pour la fin de la diabolisation des diesels modernes, performants.

Dans ce qui ressemble à une cacophonie climatique, le consommateur est un peu perdu entre les études scientifiques qui se contredisent et les logiques mercantilistes savamment cachées derrière le travail habile des lobbys. Cet imbroglio illustre à lui seul le véritable enjeu du réchauffement climatique.

Si tout le monde est d’accord pour lutter contre, il est très difficile de trouver un consensus sur les moyens de mettre en œuvre ce combat, pourtant capital, pour l’humanité. En attendant, le consommateur éclairé lui, n’a parfois pas d’autre choix que d’adopter une attitude attentiste, de peur d’être pris pour une vache à lait verte.

De notre journaliste Delphine Dard


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