Un fort séisme a provoqué la mort de deux personnes sur l’île grecque et dans la station balnéaire turque dans la nuit de jeudi à vendredi. Les dégâts sont également importants, mais les autorités mobilisées ont permis un retour à la normale assez rapide.
Un puissant séisme a frappé dans la nuit de jeudi à vendredi l’île grecque de Kos et la station balnéaire turque de Bodrum en pleine saison touristique, tuant un Suédois et un Turc et faisant des centaines de blessés. La secousse d’une magnitude de 6 à 6,7 est survenue à 1 h 31 dans cette région très touristique du bassin méditerranéen. Selon la police, les victimes sont âgées respectivement de 22 et 39 ans. Les deux touristes circulaient dans le centre-ville, encore très animé malgré l’heure tardive, et ont été tuées par l’effondrement d’un bar ou par des pierres d’autres vieux bâtiments avoisinants qui ont subi d’importants dégâts. En tout, 120 personnes ont été blessées à Kos.
Dans la station balnéaire turque de Bodrum, sur la côte égéenne, 358 personnes ont été blessées, selon le ministre turc de la Santé, Ahmet Demircan, précisant que 25 d’entre elles étaient toujours hospitalisées, mais aucune ne se trouvait dans un état grave. À Kos, Harriet Longley, une Britannique de 18 ans, a dit avoir entendu un « très fort vrombissement. Nous nous sommes précipités pour sortir (…) mes quatre amis sont tombés parce que ça secouait énormément ». L’île de Kos est habituellement très fréquentée par les jeunes touristes. La capacité des infrastructures touristiques s’élève à 100 000 lits et plus de 85 % sont actuellement réservés, selon une source policière locale.
Un séisme ressenti jusqu’à Rhodes
« Les gens sont toujours inquiets, mais le calme revient progressivement », a indiqué cette source. De nombreuses personnes se pressaient cependant à l’aéroport, désireuses de quitter l’île. D’abord fermé pour évaluer les dégâts, l’aéroport a rouvert dans la matinée, a indiqué Fraport, la société allemande qui l’exploite. « Il n’y a pas de mouvement de panique, les gens qui partent prennent leur avion comme prévu », a confié une source aéroportuaire. Le porte-parole du gouvernement grec, Dimitris Tzanakopoulos, a indiqué qu’à part le port de Kos, qui a été fermé au trafic en raison d’un affaissement, le trafic étant détourné vers Kalimnos, les autres dommages étaient contenus. « La situation sur l’île semble parfaitement contrôlée et nous avons un retour à la normale », a-t-il déclaré sur la télévision d’État ERT. La secousse a été de magnitude 6,7 selon l’institut géologique américain (USGS) et de magnitude 6 selon l’Observatoire d’Athènes. L’épicentre du séisme, qualifié de «très fort», se trouvait à dix kilomètres au sud-est de Bodrum et à 16,2 kilomètres à l’est de Kos selon l’USGS et l’Observatoire d’Athènes. Outre les îles grecques, le séisme a été fortement ressenti sur les côtes occidentales turques proches et surtout à Bodrum.
À Rhodes, la secousse a surpris les touristes dans leur sommeil. L’hôtel du club Marmara de Theologos, à 30 km de la ville de Rhodes, « a tangué comme un navire, et j’ai cru qu’il allait s’effondrer », a témoigné une résidente. À Bodrum, la secousse a également été ressentie fortement pendant au moins une vingtaine de secondes.
De nombreuses fissures sont apparues sur les bâtiments à Bodrum et l’hôpital de la ville a été évacué, pour des raisons préventives, selon les médias turcs. À Turgutreis, ville balnéaire située à 20 km de Bodrum, la maison secondaire de Dilber Arikan, une retraitée de 59 ans, originaire d’Ankara, a subi de nombreuses fissures. « Je dormais et le lit a été secoué… Des bouteilles sont tombées par terre et se sont cassées dans la cuisine, j’ai crié », a-t-elle témoigné. Les séismes sont fréquents en Grèce et au large des côtes occidentales de la Turquie, en mer Égée, qui se trouve entre les deux pays. Le 12 juin, une personne est morte et une dizaine d’autres ont été blessées sur l’île grecque de Lesbos, par un séisme de magnitude 6,3 qui a été ressenti tant à Athènes qu’à Istanbul. « L’archipel de Dodécanèse, où Rhodes et Kos se situent, est très sismique. En 1933, un fort séisme à Kos avait fait 200 morts, heureusement le séisme d’aujourd’hui est gérable », a assuré le sismologue Gerassimos Papadopoulos.
Le Quotidien/AFP