Le cahier juillet-août 2017 de la Voix de la libre pensée (luxembourgeoise). Das freie Wort est actuellement en voie de distribution aux abonnés et aux membres de l’association fondée en 1903. Dans son éditorial, le président national, Édouard Kutten, considère que l’état d’urgence «implique des mesures portant gravement atteinte aux libertés individuelles et constitue une menace pour l’État de droit».
L’auteur ne voit pas les conditions remplies pour décréter l’état d’urgence :
– la survenue imminente d’une crise internationale;
– l’existence d’une menace réelle pour les intérêts vitaux de la population;
– l’existence d’un danger qui résulterait d’une atteinte grave à la sécurité de l’État.
Édouard Kutten rappelle que les prétextes fallacieux avaient servi également en 1937 pour faire adopter ipso facto «la loi muselière» (par la Chambre, mais rejetée ultérieurement par un référendum national).
Le fascicule reproduit un communiqué conjoint de plusieurs associations laïques (le Cercle de coopération des associations laïques comprend la Ligue de l’enseignement, AHA (association des humanistes, agnostiques et athées), la Fédération générale des instituteurs luxembourgeois, et finalement la LPL).
Édouard Kutten mentionne un jugement de la CJCE du 14 mars 2017 se prononçant sur le licenciement de deux femmes (en Belgique et en France) pour avoir porté le voile. La Cour a estimé qu’une entreprise pouvait interdire le port de certains signes religieux ou politiques. Deux poids, deux mesures : le port ostentatoire d’une croix ferait partie des traditions usuelles.
Jean Rhein