L’avocate russe, accusée aux États-Unis d’avoir tenté de fournir à Donald Trump Jr des informations potentiellement compromettantes sur Hillary Clinton, s’est déclarée « prête » mercredi à s’expliquer devant le Sénat américain sur cette affaire « absurde ».
« Si le Sénat souhaite vraiment entendre l’histoire réelle, je suis plus que prête à leur raconter tout » sur ce rendez-vous avec le fils aîné du président américain en juin 2016 à New York, a assuré Natalia Vesselnitskaïa, 42 ans, dans une interview à la chaîne d’information russe RT (ex-Russia Today). « J’y suis prête si on garantit ma sécurité », a-t-elle précisé. L’avocate, qui a nié à plusieurs reprises tout lien avec le Kremlin, a souligné avoir parlé à Donald Trump Jr de l’adoption d’enfants et de la loi Magnitski.
Cette loi américaine portant le nom de l’avocat russe Sergueï Magnitski mort en prison après avoir dénoncé un scandale financier en Russie, prévoit des sanctions financières contre les fonctionnaires russes soupçonnés d’être impliqués dans sa mort. En rétorsion, Moscou a adopté une loi interdisant les adoptions d’enfants russes par des citoyens américains. « C’est avec cette histoire que je suis venue voir M. Trump Jr », a affirmé Natalia Vesselnitskaïa, qui a fait ces dernières années du lobbying en Europe et aux États-Unis contre les sanctions occidentales imposées à la Russie dans le cadre de l’affaire Magnitski.
Dans des mails échangés en juin 2016 avec Donald Trump Jr et qui ont été dévoilés début juillet, Rob Goldstone, ami britannique de la famille, ancien journaliste de tabloïd et manager, lui indiquait pouvoir aider l’équipe Trump à discréditer sa rivale démocrate Hillary Clinton avec des dossiers russes compromettants. Natalia Vesselnitskaïa a été présentée dans ces mails par Rob Goldstone comme une « avocate du gouvernement russe » en possession de ces dossiers qui seraient fournis par le procureur général russe Iouri Tchaïka. « C’est tout à fait absurde », s’est insurgée Natalia Vesselnitskaïa. « Je ne connais pas du tout » Rob Goldstone, a-t-elle assuré, en l’accusant de vouloir faire d’elle « une marchandise » qu’il cherche à vendre « comme il en a l’habitude ».
La révélation des circonstances de ce rendez-vous a renforcé les soupçons de ceux qui craignent que le premier cercle du président américain se soit coordonné avec la Russie, ou ait tenté de le faire, afin de battre la candidate démocrate à la Maison Blanche. Le Kremlin a fermement nié toute implication dans cette rencontre.
Le Quotidien/AFP