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Cargolux : quatre pilotes éjectés


Les quatre pilotes expérimentés auraient été licenciés pour abus de congés maladie. Le climat social reste intoxiqué chez Cargolux, compagnie de fret aérien.

L’information relatée par nos confrères de L’Essentiel a continué à provoquer pas mal de turbulences hier. Une chose est sûre : ce nouvel épisode n’a pas le don d’apaiser le climat social déjà fortement intoxiqué.

Que s’est-il passé ? Selon Aloyse Kapweiler, secrétaire syndical du LCGB, les quatre pilotes ont été convoqués pour un « entretien préalable de licenciement ». « Ce sont des pilotes chevronnés qui ont tous entre 15 et 18 ans d’expérience professionnelle. Les raisons invoquées par la direction ne tiennent pas la route », souligne-t-il.

Cargolux évoquerait en effet des maladies trop fréquentes. Un argument aberrant pour le syndicaliste. « On ne sait pas seulement depuis le récent crash de Germanwings quelle responsabilité doivent assumer les pilotes. Un simple rhume peut présenter des risques. Il est donc gravissime d’avancer ce genre d’arguments pour justifier le licenciement », s’insurge Aloyse Kapweiler.

Un recours pour licenciement abusif

Cela est d’autant plus valable qu’aucun abus n’aurait eu lieu. Un des pilotes concernés aurait ainsi été victime d’une fracture de l’épaule, blessure qui aurait eu du mal à guérir. « La responsabilité de s’assurer de la sécurité de la santé au travail revient à l’employeur. Mais dans ce cas précis, la direction semble avoir voulu marquer son territoire en s’attaquant aux plus forts », poursuit Aloyse Kapweiler.

Les quatre pilotes vont désormais demander les arguments complets qui motivent leur licenciement. Cargolux a quatre semaines pour les fournir. « Mais il est fortement probable qu’un recours pour licenciement abusif sera introduit », indique le secrétaire syndical.

Il est encore à noter qu’un cinquième pilote a reçu un avertissement. « Tout cela créé un climat d’insécurité parmi le personnel. Certains se posent déjà la question de prendre un congé maladie sans risquer d’être aussi licencié. Mais les mécaniciens aussi doivent être en bonne santé pour assurer la sécurité des avions », souligne Aloyse Kapweiler.

Dans une première réaction accordée au Wort, Cargolux a tenu à démentir les accusations. La direction serait soucieuse d’assurer la sécurité et la santé de ses salariés. Or, de nombreuses questions se posent encore dans ce dossier épineux.

David Marques