Sous les pavés de la place Guillaume, à Luxembourg, les archéologues ont terminé les sondages pile à temps pour laisser la place au Märtchen. Plus d’une trentaine de squelettes ont été découverts.
Lors de toute opération d’archéologie de sauvetage, et encore plus lorsqu’elles ont lieu dans un contexte urbain, le temps est primordial : il est toujours compté ! Pour ces fouilles qui ont eu lieu au cœur de la capitale, les limites imposées ont été respectées. Il fallait en effet absolument libérer la place pour le Märtchen !
« Jusqu’à neuf personnes – des archéologues, une anthropologue et des techniciens de fouilles – ont travaillé simultanément sur le site », explique Christiane Bis, qui dirigeait ici les travaux avec son collègue du Centre national de la recherche archéologique (CNRA), Robert Wagner. Si personne n’a ménagé sa peine, c’est que l’endroit en vaut la peine. Sous les pavés de la place Guillaume, s’ouvre un livre sur le passé de la capitale. Ici, en travers de l’axe actuel de la place, se dressait jusqu’au 17e siècle la plus grande église du Duché de Luxembourg.
« Il aurait fallu cinq ans pour fouiller l’église »
Après un premier chantier de 200 m² à l’endroit où sera creusé l’agrandissement du parking, la seconde phase, qui vient de s’achever, concernait les endroits où seront implantés les piliers qui soutiendront les vestiges de l’église qui ne seront donc pas fouillés. « Il aurait fallu cinq ans, au minimum, pour fouiller l’église, soutient Christiane Bis. Garder un chantier ouvert sur une place aussi importante pendant autant de temps n’était pas évident, ce que nous comprenons complètement. Choisir cette solution qui consiste à creuser le parking sous les vestiges permet de conserver en l’état l’église pour les générations futures ».
L’emplacement des piliers qui traverseront les couches archéologiques a même pu être étudié avec précision avec les ingénieurs de la société Inca afin qu’ils ne mordent pas sur des vestiges importants. « Aucun ne traverse complètement l’église qui restera donc intacte », précise l’archéologue. N’empêche, les ouvertures qui viennent d’être creusées (et rebouchées) ont livré leur lot de nouvelles données…
À lire en intégralité dans l’édition papier du Quotidien de ce jeudi 16 avril. Par notre journaliste Erwan Nonet.