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Europa League : le Progrès aura besoin d’un exploit


David Soares et ses coéquipiers rêvaient de mettre Limassol à terre. Il leur aura manqué un poil de jus et et de réussite pour ça. (Photo Julien Garroy)

Le Progrès Niederkorn s’est incliné, logiquement, jeudi soir face à Limassol (1-0). Le match retour à Larnaca promet d’être compliqué.

Cette fois, ce sera encore plus dur. Personne, ni Paolo Amodio ni aucun de ses joueurs, n’a osé baisser les armes au coup de sifflet final et c’est tout à l’honneur des Niederkornois de jurer qu’ils y croient toujours. Après tout, la logique footballistique n’est pas mathématique, cette dernière n’excluant d’ailleurs rien après le match aller : perdre d’un but à l’aller et marquer deux buts au retour, le Progrès l’a déjà fait ! Mais cette fois, c’est à Larnaca qu’il faudra réaliser l’exploit, seul contre tous, avec une équipe pas franchement meilleure que les Rangers mais avertie et sérieuse, ce qui fait une énorme différence.

Depuis Ibrox Park, on sait que le Progrès aime ça aussi, lutter contre les éléments déchaînés. Mais contre onze professionnels qui connaissent leur métier et ne veulent pas se faire avoir, ça, c’est une autre affaire…

L’AEL Limassol n’a pas semblé débarquer avec des ambitions offensives dingues pourtant. Plutôt avec l’idée d’user l’adversaire. Paolo Amodio, la veille, avait senti le coup venir : «Eux, ils savent enchaîner un match tous les cinq jours, c’est leur métier.» Sous-entendu : c’est forcément plus compliqué pour le Progrès. Et ça s’est vu sur la durée. Quand la flamme n’a plus suffi et qu’il aurait aussi fallu, plutôt, de l’essence dans le moteur. Les approximations, d’un coup, ont été plus nombreuses. Les sorties de balle moins bien poussées. On en était au cœur de la deuxième période et un décalage dans l’entrejeu, un ballon en profondeur, un centre parfait et un tacle plein axe ont suffi (71e) à tout compromettre alors que le Progrès faisait tout plutôt bien.

Les mêmes recettes, la réussite en moins

La ligne directrice était claire : ne pas hypothéquer les chances de passer avant le match retour. De ce point de vue, le contrat est à peu près rempli. Mais les Niederkornois sont allés un peu plus loin en ramenant l’AEL Limassol au statut d’équipe de niveau BGL Ligue pendant une bonne heure de jeu.

Le staff niederkornois avait décidé d’utiliser les mêmes hommes, le même dispositif, la même recette, en somme, que face aux Rangers. Et avec la même réussite, cela aurait pu marcher du tonnerre de dieu. Mais on ne peut pas toujours avoir un état de grâce. Ou tomber sur une équipe qui peut se payer le luxe de se laisser surprendre.

«Les grandes équipes ne cherchent pas d’excuses», avait promis Bruno Baltazar en conférence de presse, en préambule à son dernier entraînement d’avant-match. Vu le niveau de l’AEL Limassol hier au Parc des Sports d’Oberkorn, on l’aurait autorisé à se chercher des excuses après la première période. On a fini par comprendre qu’à la fin, c’est le plus costaud qui l’a emporté et qu’à l’heure actuelle, c’est lui qui est qualifié…

Julien Mollereau