Pour la première fois, un musée au Luxembourg étoffe ses outils de médiation pour appréhender l’art de façon originale. C’est à la Villa Vauban, et c’est forcément pour tous!
Les visiteurs de tout âge, de toute origine sociale, de toute culture, et ceux, aussi, souffrant d’un handicap, devraient apprécier ces moyens spécifiques mis à leur disposition pour rendre l’approche muséale plus ludique et, bien évidemment, à leur portée. Visite décomplexée.
Pour les habitués des expositions, dont les années de pratique invitent à regarder les œuvres, et non les toucher, manipuler une sculpture – même si c’est la reproduction d’une toile – reste un geste délicat, entre gêne, réflexe et réserve. Le tableau en question, Les Joies d’une mère, d’Hippolyte (dit Paul) Delaroche, trouve en effet, juste à ses côtés, son pendant dégrossi en relief pour que les malvoyants, notamment, puissent le cerner du bout des doigts.
Une proposition novatrice, dans le sens où ces actions pédagogiques dites d’«insertion» sont, en général, inscrites en marge des expositions à travers des visites guidées, des ateliers… Là, elles s’y incrustent en son cœur. Et les exemples sont nombreux : ici, des accessoires pour se déguiser et ressembler à l’Enfant chasseur de Nason ou à la Femme à mi-corps, avec fraise et coiffe en dentelle à l’appui, de van der Heist. Là, des loupes pour observer de petites peintures en détail, et un faux cadre pour réaliser son selfie, avant de l’exposer, pour le fun. Plus loin, une autre maquette «tactile», un tapis de jeu pour les tout-petits et des gros coussins pour s’affaler après la visite, des écrans vidéo, aussi – en quatre langues – pour découvrir les secrets de La Fête des rois de Steen.
Double catalogue
N’oublions pas que certains meubles et structures «design» sont également adaptables en fonction de la taille. Un ensemble d’instruments réduit, certes, mais sympathique, qui devrait permettre à la Villa Vauban, en plus de remplir sa mission éducative, de s’ouvrir à d’autres publics, selon un adage qui trouvera encore plus de sens les prochaines années, promet-on : «Le musée est fait pour tous!»
Pour conforter cette philosophie, l’établissement propose, pour mieux saisir la visite, de s’appuyer sur un double catalogue, l’un classique et l’autre nettement plus «accessible », destiné particulièrement aux jeunes. Et pour plaire à toutes les bourses, il restera gratuit jusqu’à la fin de cette exposition… fin janvier 2018! Un travail favorisant l’intégration et les rencontres d’autant plus salutaire car il vise large, touristes estivaux, bien évidemment, compris…
Grégory Cimatti
Villa Vauban – Luxembourg.
Jusqu’au 28 janvier 2018.