L’essai par la Corée du Nord d’un missile balistique intercontinental (ICBM) est un « cadeau » aux « salauds d’Américains » pour leur fête nationale du 4 juillet, a déclaré mercredi Kim Jong-Un cité par l’agence KCNA.
Après avoir personnellement supervisé le lancement du missile, « il a dit que les salauds d’Américains ne seraient pas très heureux de ce cadeau envoyé pour l’anniversaire du 4 juillet », selon l’agence de presse officielle. En éclatant de rire, le leader nord-coréen « a ajouté que nous devrions leur envoyer des cadeaux de temps en temps pour les aider à tromper leur ennui », a encore rapporté KCNA.
Ce missile balistique intercontinental que la Corée du Nord vient de tester est capable de porter « une grosse tête nucléaire », a affirmé mercredi l’agence de presse officielle nord-coréenne KCNA. L’engin, lancé au moment où les États-Unis se préparaient à célébrer leur fête nationale, pourrait atteindre l’Alaska, selon des experts américains. La possession d’un missile balistique intercontinental représente un tournant pour le régime communiste, qui a déjà réalisé cinq essais nucléaires et dispose d’un petit arsenal de bombes atomiques.
Un missile « capable » de porter une tête nucléaire
Reste à savoir si la Corée du Nord est capable de miniaturiser une tête nucléaire pour la monter sur un missile et de maîtriser la technologie de rentrée de cette tête dans l’atmosphère. L’agence KCNA a assuré que le lancement de mardi avait répondu à « tous les critères technologiques, y compris la résistance à la chaleur et la stabilité structurelle de l’ogive » nécessaire pour qu’elle rentre sans dommages dans l’atmosphère. L’ogive était en fibre de carbone, selon KCNA. « Dans des conditions difficiles, impliquant une chaleur de milliers de degrés, la pression et des secousses, la température à l’intérieur de l’ogive était stable, entre 25 et 45 degrés Celsius », a précisé l’agence. L’engin a eu une trajectoire « parfaite » et « a atteint sa cible avec précision ».
Les États-Unis « essaient de tester notre détermination et ignorent nos avertissements », a déclaré Kim Jong-Un, cité par l’agence. La confrontation entre Pyongyang et les États-Unis est à présent entrée dans sa « phase finale », a-t-il averti. Le dirigeant a assuré que Pyongyang ne soumettrait pas sa possession d’armes nucléaires et de missiles balistiques à la négociation, dans quelque circonstance que ce soit, « sauf si la politique hostile et les menaces nucléaires des États-Unis cessent complètement ».
Séoul et Washington, de leur côté, ont répliqué mercredi en simulant une attaque contre la direction du régime de Pyongyang. Moins de 24 heures après l’essai qui a été largement condamné par la communauté internationale, les forces sud-coréennes et américaines ont ainsi tiré de la péninsule plusieurs missiles de courte portée qui se sont abattus en mer du Japon. L’agence sud-coréenne Yonhap a parlé d’un « fort message d’avertissement », quand l’état-major interarmes sud-coréen expliquait que cet exercice avait « montré la capacité d’une frappe de précision contre le quartier général de l’ennemi en cas d’urgence ».
Le Quotidien/AFP