La président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a avoué ne toujours pas avoir de « smartphone », lors du lancement vendredi de la présidence de l’Union européenne de l’Estonie, qui a fait du numérique sa priorité.
S’exprimant aux côtés du Premier ministre estonien Jüri Ratas, lors d’une conférence de presse à Tallinn, le Luxembourgeois a déclaré: « Je ne devrais pas le dire mais je vais le dire quand même, je n’ai toujours pas de smartphone. Par conséquent, je ne pourrais pas devenir Premier ministre de l’Estonie, ce serait totalement impossible ».
« Jüri le sait et c’est pour cela qu’il m’a envoyé, comme au 19ème siècle, une carte postale en m’invitant à Tallinn », a poursuivi M. Juncker. Selon des sources européennes, il utilise un ancien modèle de téléphone portable du finlandais Nokia.
Ancienne République soviétique et membre de l’Union depuis l’élargissement de 2004, l’Estonie va assurer au deuxième semestre la présidence du Conseil de l’UE pour la première fois de son histoire, remplaçant le Royaume Uni à cause du Brexit.
Ce pays balte est l’un des Etats membres les plus numériques d’Europe, utilisant notamment le vote électronique.
« Sans être un technicien, je sais que notre avenir est dans le numérique », a dit M. Juncker. Dans son discours d’introduction, M. Ratas a indiqué que l’une des quatre priorités de l’Estonie pour sa présidence de l’Union était le développement du numérique.
A ce titre, il veut faire de la libre circulation des données dans l’UE la cinquième liberté fondamentale de l’Union. Les quatre libertés fondamentales de l’UE, garanties par le marché unique, sont actuellement la libre circulation des biens, des capitaux, des services et des personnes.
Après la vague de cyberattaques qui s’est répandue cette semaine d’Ukraine dans plusieurs pays, la sécurité est aussi une priorité, a noté M. Juncker.
« Le succès du marché unique numérique dépendra de la confiance des Européens. C’est pour cela que j’espère que nous pourrons partager votre expérience en matière de sécurité », a-t-il ajouté.
L’Estonie, victime d’une cyberattaque de grande envergure en 2007 attribuée à la Russie, abrite également un centre de cyberdéfense de l’Otan, à Tallinn.
Le Quotidien / AFP