La canicule a fait souffrir les vaches laitières, comme à la ferme Thiry. Mais c’est surtout la sécheresse qui inquiète, même si la pluie entretient l’espoir.
Les vaches supportent mal la chaleur, même si la résilience de ses 60 Fleckvieh a épaté Claude Thiry. L’agriculteur a néanmoins remarqué une baisse de la production lorsque le thermomètre a dépassé les 30°C. Désormais, il espère que les pluies seront suffisantes pour reverdir les prés et épargner les réserves de fourrage pour l’hiver.
Il n’y a pas que nous qui souffrons de la chaleur! Les animaux aussi, et les vaches en particulier. «Elles n’aiment pas la canicule, soutient Claude Thiry, éleveur à Schouweiler. Heureusement, il n’y a eu que deux journées où la température est montée à plus de 30 °C. Au-delà, elles ne sont vraiment pas bien.»
Lorsque le mercure monte, les vaches mangent moins et, logiquement, la production de lait diminue. «En moyenne, nos vaches produisent entre 25 et 26 litres de lait par jour, précise l’éleveur. Pendant les chaleurs, cela tombe à 22-23 litres. Cela ne paraît pas beaucoup, mais si on multiplie par 60 vaches, cela commence à compter…» Claude Thiry s’attendait toutefois à pire. Il a été étonné par la capacité de son cheptel à résister à cette météo accablante.
Alors, la pluie qui commence à tomber, pour lui, est une excellente nouvelle. «Il n’y a pratiquement pas eu de précipitations ces derniers mois et il n’y a presque plus d’herbe dans les prés. À tel point que j’ai dû ramener les vaches à l’étable et commencer à prendre dans les réserves de foin pour l’hiver.»
L’arrivée des précipitations permet ainsi d’espérer que l’herbe repoussera dans les six hectares de pâturages qui sont réservés aux vaches laitières de la race Fleckvieh. «Il faudrait qu’il pleuve environ 30 litres (NDLR : par mètre carré) sur une semaine pour que ce soit vraiment efficace, mais aujourd’hui, on n’y est pas.» Claude Thiry n’est cependant pas fataliste. Pour lui, la chute des températures et cette pluie qui va relancer la végétation sont des signes encourageants pour les semaines qui viennent.
Faut-il faire du fourrage avec les céréales?
Des signes qu’il attendait même avec une certaine impatience. «Ces précipitations étaient cruciales pour le maïs qui est très sec en ce moment. Dix litres de pluie permettront de le faire repartir et, pour nous, c’est essentiel. Il constitue presque la moitié du fourrage. Le perdre serait problématique pour l’ensemble des éleveurs du pays», prévient-il.
Pour pallier un éventuel manque de réserve fourragère cet hiver, Claude Thiry réfléchit à ensiler son blé et son orge plutôt qu’à le récolter en grain. «Certains collègues l’ont déjà fait, reconnaît-il. Mais j’ai décidé d’attendre encore une semaine pour voir si je vendrai mon blé ou si je le donnerai à mes vaches.» Et si les réserves ne sont pas suffisantes, il se rabattra sur les céréales, «plus faciles à acheter et à transporter que le fourrage».
Même si Claude Thiry déclare «bien aimer la chaleur», il se félicite du retour de températures plus raisonnables pour le bien de ses vaches qui seront enfin plus à l’aise. Et l’arrivée de la pluie qui s’est faite rarissime au printemps lui redonne l’espoir que la production de fourrage ne sera pas complètement annihilée.
Mais il sait bien qu’au mieux l’été se passera sur un fil : «Nous avons déjà vécu des années sèches, mais pas tout un hiver sans pluie comme cette année. Il va falloir pas mal de litres pour que l’on se sorte sans mal de cet été…»
Erwan Nonet