Le Lierse a repris l’entraînement lundi. Aurélien Joachim a souffert 2h40, mais c’est pour la bonne cause : il espère enfin sortir une saison professionnelle qui se termine bien. Ça le changerait.
Double relégation (Willem II, Waalwijk), faillite (CSKA Sofia), absence de confiance du coach (Burton), montée non validée par les instances fédérales (White Star) ou empêchée par un règlement connu d’avance mais très curieux (Lierse)… Aurélien Joachim a connu toutes les galères possibles depuis ses débuts chez les pros, en 2012. Est-il enfin l’heure d’éprouver un peu de bonheur?
Ces cinq dernières années, Aurélien Joachim n’a pratiquement connu que des galères. Jamais la moindre saison normale. Depuis son passage chez les pros, il a connu trois relégations (Willem II, Waalwijk…) dont une pour soucis financiers (Sofia) et deux montées dont une s’est finalement bouclée sans lui puisqu’il était parti en hiver (Burton), tandis que l’autre a été invalidée par les instances fédérales belges (White Star). Et si le Lierse a fini 1er sur l’ensemble de la saison de D2 belge la saison passée, le règlement a fait qu’il n’a même pas pu disputer le match de barrage pour tenter de décrocher une place en D1 belge.
Il a aussi eu affaire à un coach qui faisait passer les intérêts de son agent avant ceux de son équipe (à Sofia) et à un autre qui respectait modérément sa parole donnée (à Burton). Et, très régulièrement, des blessures ont plombé sa saison à titre individuel : une côte cassée et une élongation qui l’ont privé des cinq dernières rencontres quand le maintien se jouait (Willem II), une fissure du ménisque (Sofia), un genou en vrac à cause d’une piqûre curieusement administrée (Lierse, même si Joachim, sur ce point, n’en veut à personne). Bref, c’est la galère et il est étonnant que l’international n’ait encore jamais mis à exécution la menace qu’il a un jour faite à sa mère, dégoûté qu’il était : «Je vais arrêter le foot!»
Et finalement non. À 30 ans, il est toujours là, plein d’enthousiasme pour la grande reprise de l’entraînement du Lierse, enchanté par son nouveau coach, Frederik Vanderbiest, «qui a déjà entraîné en D1 et réalisé une montée», qui lui semble, en une séance déjà, faire étalage d’une «autre approche tactique, ce dont les jeunes du club ont besoin» sinon «ils courent n’importe où». Alors? Est-il à l’aube d’une belle saison sans nuage ou d’une nouvelle déconvenue majeure? Pour nous, il a accepté de refaire le fil d’un parcours particulièrement chaotique qui l’a conduit jusqu’à ses espoirs du moment : «On dit « jamais deux sans trois », mais après deux montées ratées, moi, j’espère plutôt que la troisième sera la bonne!»
Julien Mollereau